Aux Etats-Unis, la parole publique est précieuse. Au cœur de la loi, l'archivage de l'ensemble des communications des élus leur permet de répondre de leurs actes et de cacher le moins possible de choses aux citoyens. C'est notamment pour cette raison que la disparition des emails d'Hillary Clinton a fait polémique.

La Sunlight Foundation, qui œuvre pour une plus grande transparence des institutions, propose un site, inspiré d'une version néerlandaise, pour assurer la même transparence sur les réseaux sociaux. Politwoops permettait de traquer les tweets supprimés par les personnalités politiques américaines. Il archive l'ensemble des tweets d'une liste d'élus et fait ressortir ceux qui apparaissent comme supprimés.

Twitter a coupé l'accès de Politwoops à son service. Le site contreviendrait aux conditions d'utilisation. «Nous soutenons fermement la mission de la Sunlight Foundation d'accroître la transparence en politique et d'utiliser la technologie et l'open-data pour tenir responsables devant les citoyens les élus, mais conserver des tweets effacés enfreint nos conditions d'utilisations», a déclaré un responsable du site à Gawker.

La parole politique est de plus en plus importante sur les réseaux sociaux et maintenir des archives ou surveiller les tweets supprimés est une manière de rappeler aux politiques qu'ils ne peuvent pas dire tout et son contraire. La version internationale du site fonctionne encore pour l'instant, mais pour combien de temps ?

Comme Nadine Morano, dont la réaction à l'affaire Cahuzac résonnait particulièrement avec l'actualité judiciaire de l'UMP, combien de vieux tweets remontent au gré de l'actualité pour rappeler une promesse ou montrer l'incohérence d'un élu ? En relançant son compte en 2014, Manuel Valls a fait le ménage dans ses vieux tweets, passant l'éponge sur les promesses de la campagne de 2012 ou ses critiques quand il était dans l'opposition. Twitter leur donne désormais un bon coup de main.