Il ne faut guère qu'un ou deux verres de Détox 3000 supplément vodka pour oser la comparaison : Paris Première Boutique, le programme de téléachat présenté par Pierre Dhostel, est le Grand Budapest Hotel imaginé par Wes Anderson.
Un endroit sans âge, suranné, immuable, où les habitués - souvent des personnes âgées - reviennent fidèlement dépenser leur argent sans compter. Pour le plaisir de parler au concierge, Monsieur Pierre, fidèle au poste depuis vingt et un ans, qui connaît par cœur les recoins de l’établissement, les astuces pour réaliser des encas hyperprotéinés de gourmet, et le doigté nécessaire pour appuyer sur le bouton d’un mixer avec élégance. L’ongle de son index est toujours parfaitement manucuré. Les autres doigts sont inutiles : les appareils proposés sont très ergonomiques.
Mêlant les atouts de conteur de son père Pierre Bellemare et ceux d'un technico-commercial d'expérience, il a de Monsieur Gustave, le héros du film, cet enthousiasme toujours renouvelé. Et chaque jour, des habitués s'éteignent, d'autres arrivent, fatigués par la vie et souhaitant enfin, comme le promet la chaîne Paris Première sur son site, «faire les boutiques sans sortir de chez soi».