Menu
Libération
A la télé ce soir

«Storage Wars» : l’enchère est triste

Brocanteurs, collectionneurs et agents commerciaux s’étripent pour acheter aux enchères le contenu de garde-meubles confisqués à leurs anciens propriétaires pour défaut de paiement.
publié le 13 août 2015 à 17h26

Nous avions fini par oublier que la crise avait commencé par frapper l'Amérique. Et parmi les secousses qui nous parviennent, un nouveau type d'émission made in USA emplit la TNT : l'entertainment d'après-crise. La calamité télévisuelle Storage Wars, qui en est l'un des plus vaillants blasons, fait un carton. Brocanteurs, collectionneurs et agents commerciaux s'étripent pour acheter aux enchères le contenu de garde-meubles confisqués à leurs anciens propriétaires pour défaut de paiement. Le twist : les enchérisseurs ne peuvent évaluer ce stock abandonné qu'en un coup d'œil, et misent sur la valeur potentielle de l'ensemble. Lorsque les lourds rideaux en fer s'ouvrent et que débute l'observation des acheteurs, il y a un choc poétique. Ce rideau dévoile souvent l'Amérique insouciante d'avant, faite de skis nautiques, de lecteurs CD, de fax et de guitares sèches. Et à cette métaphore financière du charognard succède une métaphore télévisuelle : celle de ces nouveaux personnages de télé-réalité, bovins et bardés de faux dialogues, ouvrant les yeux sur ces reliques. Une certaine nouvelle télé regardant une certaine ancienne télé. Les objets poussiéreux d'un Seinfeld qui se serait fait exproprier.