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Libération
Critique

Autopsie d’une série

publié le 23 août 2015 à 20h46

Il y a quelques années, deux scénaristes se sont avachis face à face. Ils sirotaient en silence des cafés dégueus dans des mugs moches. L'un des deux a brisé le silence : «Ecoute Bob, c'est mission impossible. Les chaînes de télé ne veulent que des séries policières, mais je ne vois plus ce qu'on peut faire d'original. On a déjà fait les flics, les privés, la police scientifique, les profilers, les mentalistes, la police des aéroports, les flics de l'unité spéciale, les avocats, les procureurs, les affaires classées.» Et là, son partenaire a eu un éclair de génie : «Et si on faisait les médecins légistes ?» Peut-être que l'autre lui a fait remarquer «c'est déjà le cas dans Bones». Et Bob a sûrement répondu «non, dans Bones, c'est des vieux cas. Là, on ferait comme les séries policières classiques, mais on dirait que la médecin légiste, elle a le droit de perquisitionner et de faire une course-poursuite avec un serial killer». «Comme un flic normal en fait ?» «Ouais, sauf qu'elle est médecin légiste.» Et voilà comment Preuves à l'appui a dû naître. Au demeurant, c'est une honnête série policière qui satisfera les insomniaques ayant déjà maté les dix saisons de New York section criminelle, les vingt de New York police judiciaire et les seize de New York unité spéciale.