Deuxième rentrée des classes pour Mathieu Gallet, PDG de Radio France. Mercredi matin, dans le studio 105 qui abrita plusieurs AG durant la longue grève du printemps, le groupe radiophonique public organisait une conférence de presse pour faire le point sur les programmes, les résultats et le devenir de «la Maison». En prélude, Philippe Vandel (France Info) et Charline Vanhoenacker (Inter) distribuaient les bons mots pour détendre l'ambiance. Mais dès les premiers mots du patron, on entrait dans le dur. «Cette rentrée résonne avec des tensions financières et sociales», amorçait-il, assurant que son équipe et lui étaient «fortement mobilisés pour construire l'avenir». Chaque antenne s'est selon lui «affirmée», et l'objectif n'a pas bougé : faire «une radio qui offre à tous les publics une diversité de programmes sans équivalent».
Pourtant, au-dessus des rires et des applaudissements, planait une inquiétude dans la salle. Pour les 40 ans de la radio publique, la direction a confirmé le 21 juillet que 350 postes étaient menacés par le plan de départ volontaire qui doit contribuer aux 20 millions d'euros d'économies prévues pour un retour à l'équilibre financier vers 2017-2018. Mercredi, Mathieu Gallet a répété que «la masse salariale qui représente près de 60% du budget [devait] être stabilisée à la baisse».
La bonne nouvelle, c'est la «première matinale de France», celle d'Inter, dont la part d'audience de la période avril à juin a progressé de 8,5% à 8,8% entre 2014 et 2015. «La station gagne 405 000 auditeurs sur un an», se félicite le groupe sur son site web. France Info, en revanche, ne bouge pas (3% de PDA). Et deux reculent : Culture (de 1,6% à 1,2%) et Bleu (6,5% à 6,2%). Les grilles de programmes de ces antennes, détaillées mercredi, n'ont pas été bouleversées.
Inter
Trois nouveaux rendez-vous viennent compléter l'«éclectisme» de la radio star du groupe. Agora, le dimanche de 12 à 14h, où les auditeurs seront invités à interpeller directement les invités politiques de Stéphane Paoli. L'Œil du tigre, animé par Philippe Colin le même jour de 18 h 15 à 19 h, tournée vers le sport. Et Carte blanche à, le samedi soir, où Philippe Katerine et un artiste différent chaque semaine s'en iront gaiement dans «l'univers musical» de ce dernier.
En semaine, la matinale tonifiée de Patrick Cohen s'ouvrira à l'écologie avec une chronique quotidienne, à 7h20, baptisée «Planète environnement». A 10h, le Service public de Guillaume Erner cède la place à Un jour en France de Bruno Duvic pour une heure de reportages audio dans la France qui va bien et moins bien. Nicolas Demorand a quant lui «doublé de volume», d'après Sonia Devilliers, la journaliste de L'instant M : sa quotidienne de fin de journée s'étale désormais de 18 à 20h.
Info
Hors antenne, la radio d'info en continu n'a pas moult nouveautés à revendre. Et Laurent Guimier, son directeur, peine à le cacher : «France Info est un média qui diffuse de l'info sur tous les écrans», «on va vivre une année de sport incroyable». Seul changement notable, la radio entend faire la part belle, 6 h 25 et 11h55, aux «spécialistes» boulot, santé, argent, planète, maison, «époque» et week-end.
Notons l'apparition dans la grille le samedi à 14 h 25 et 17 h 25 de Génération Jedi, emmenée par Matthieu Mondoloni et Baptiste Schweitzer sur les traces de la culture Star Wars, s'intéressant à ce qu'elle a changé dans le monde. A quelques mois de la sortie de l'épisode VII, les fans apprécieront.
Culture
Les yeux étaient braqués sur Sandrine Treiner, la nouvelle directrice de «France Cul» nommée mardi en remplacement d'Olivier Poivre d'Arvor, limogé en juillet (voir notre portrait). Elle se lance dans la saison avec ses nouveaux à elle : Guillaume Erner, transfuge d'Inter, aux manettes des Matins (6h30-9h), Martin Quenehen Mathilde Serrell (qu'on connaît du Grand Journal de Canal) et leur Ping-Pong pour parler de culture «autrement».
La poésie est au menu, avec les nouvelles émissions animées par Manou Farine, Poésie et ainsi de suite (23h-0h le vendredi), et le comédien Jacques Bonnaffé (qui «lit la poésie» en semaine entre 15h55 et 16h).
Bleu
Le réseau des 44 locales du groupe va bien, à en croire son laconique directeur Claude Esclatine. «On nous envie notre proximité avec les auditeurs», se félicite-t-il, avant d'évoquer le changement de couleur du logo, qui troque le bleu nuit pour le turquoise. Les vraies nouveautés, en semaine, sont la chronique humoristique de Pascal Atenza (ex Rire & Chansons) de 13 h 05, une courte émission de retour sur l'actualité (19h-19h30) suivie d'un rendez-vous musical (jusqu'à 21h). Les samedis et dimanches entre 14 h et 15 h, l'ex-animatrice télé Faustine Bollaert recevra une personnalité pour la cuisiner sur ses racines régionales.
Pas de quoi franchement dépoussiérer le menu. Relevons néanmoins l'ambition numérique de France Bleu qui s'apprête, selon son directeur adjoint Erwan Gaucher (recruté à France Télés) à «mettre le paquet sur le numérique» : nouveau site web, application mobile revue. Les auditeurs pourront par exemple réagir en direct via l'onglet des émissions. «Allô, ouiii, je vends un set de casseroles en fonte très peu utilisées».
Mouv’
Un clip de présentation rythmé aux sons electro/hip-hop et drum'n bass. Au micro, ensuite, le directeur Bruno Laforestrie n'a guère eu besoin d'en dire davantage sur le changement de style de la radio «jeunesse» du groupe, entammé début 2015. «Une programmation audacieuse» avec des noms déjà bien connus (DJ Pone, AKH, La Caution), «des grands classiques musicaux», de l'electro et du rap les soirs de week-end et de l'info quotidienne à courte dose (2 minutes chrono, avec un résumé «déjanté» d'une demi-heure le soir).
Musique
Elle persiste dans le classique (80%) et le jazz (10%). France Musique, la radio aux 800 concerts par an, continuera à faire la part belle aux instruments plutôt qu'aux gens qui parlent. Deux nouvelles émissions débarquent à l'heure du déjeuner : le Passage de midi, «une heure et demie de musique riche et variée dans la joie et la bonne humeur» (sic), entre 12h et 13h30, suivi de Musicopolis, qui s'intéressera chaque jour à «un musicien, une ville et une date».
FIP
«FIP, have a nice trip», a chanté Frédérique Labussière, l'une des voix de la célèbre radio musicale, accompagnée de quatre musiciens (et non Jane Villenet comme nous l'écrivions plus tôt). Anne Sérode, sa directrice, parle d'une «rentrée historique» : «C'est la première fois en 45 ans d'existence que FIP va offrir un rendez-vous hebdomadaire à ses auditeurs». Ils seront quatre, du lundi au jeudi, à 20h : Sous les jupes de FIP (sorties, interviews), C'est magnifip ! (où les auditeurs pourront choisir en ligne le thème musical), Certains l'aiment FIP (musique de films) et Live à FIP.