Vénus, Mars. Poupée, camion. Le cerveau a deux hémisphères, mais, si l'on en croit le monde qui nous entoure, il n'aurait qu'une couleur : bleu pour les garçons, forts en orientation et en bricolage. Rose pour les filles, plus sensibles et tellement plus douées avec les enfants. Alors oui, c'est vrai : dans nos crânes, les connexions entre les deux hémisphères se dessinent de manière très différente selon le sexe. Mais inutile de tout mettre sur le dos des chromosomes : cette distinction n'existe pas chez les enfants. Alors… l'inné, l'acquis ? C'est la question à un million de neurones à laquelle s'attaque le documentaire britannique Féminin, masculin : le cerveau a-t-il un genre ? Le dispositif du film est lui-même très genré puisqu'il joue sur un tandem d'animateurs aux rôles bien définis : à la femme de prouver le rôle prédominant des normes sociales, à l'homme de creuser du côté de la génétique. Leurs efforts ne permettront pas de trancher. Mais le docu a le mérite de creuser les préjugés avec une mise en scène malicieuse, des expériences auxquelles peut se livrer le spectateur, et une plongée dans les études les plus en pointe.
Féminin, masculin : le cerveau a-t-il un genre ? Documentaire de Michael Mosley (Grande-Bretagne, 2014, 50 min).