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Affaire Jeanne : le gros bobard de Florian Philippot

Alors qu'une nouvelle enquête vise le financement des campagnes électorales du FN, le numéro deux frontiste a recouru à un grossier boniment pour défendre son parti.

Florian Philippot, en septembre 2015. Photo Laurent Troude. Libération
Publié le 24/11/2016 à 16h47

Les vieux mensonges ont la vie dure. Alors que le parquet de Paris vient d'ouvrir une nouvelle procédure visant le financement des campagnes électorales du FN, Florian Philippot n'a pas hésité à recourir à un gigantesque bobard pour défendre son parti. «Le seul problème, c'est que toutes ces campagnes ont été systématiquement validées par des magistrats de la Commission nationale des comptes de campagne et du financement de la vie politique française, a tranquillement expliqué le vice-président du Front national sur France Info, jeudi. Tout a été normal et validé par la commission nationale des comptes de campagne, non pas une fois, deux fois mais cinq ou six fois depuis 2012».

La vérité est ailleurs, et surtout bien différente. La Commission nationale des comptes de campagne a si peu «validé» les campagnes FN que c'est un signalement de sa part qui a entraîné l'ouverture d'une première enquête. Suite à celle-ci, le Front national et une dizaine d'autres personnes physiques et morales ont été renvoyées début octobre devant le tribunal correctionnel. Ce n'est pas tout : pour les dernières élections, la Commission a effectué d'importantes retenues sur les sommes versées au Front national en remboursement de ses dépenses de campagne. Pour les départementales de 2015, elle a ainsi retranché 1,2 millions d'euros des 9,5 millions réclamés par le FN. La Commission avait alors dénoncé une «surévaluation significative» de certaines dépenses des candidats frontistes. Il faut tout le culot de Florian Philippot pour transformer ces sévères réserves en une «validation» du douteux système frontiste.