Le Front national a décidément bien du mal à parler d'une seule voix sur les questions de société. Cette semaine, ce sont des affiches de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles qui viennent souligner les divisions frontistes. Illustrées par des scènes de tendresse homosexuelle, ces affiches ont choqué certains maires LR, qui ont pris des arrêtés pour les faires retirer. Un choix soutenu par certaines figures du Front national : «Campagne de prévention ou militantisme LGBT ? Un minimum de décence dans l'espace public ne serait pas de trop», a commenté sur Twitter le secrétaire général Nicolas Bay. Tandis que le vice-président Louis Aliot dénonçait «une campagne de propagande communautariste et discriminatoire, appuyée par des groupes de pression bien connus». Même tonalité chez Marion Maréchal-Le Pen, qui a déploré l'usage des expressions «coup d'un soir» et «coup d'une nuit» sur les affiches, «à la vue de tous».
Tel n'est pas le point de vue de Florian Philippot : «Une campagne de prévention est efficace si elle parle de situations vraies, a commenté jeudi le vice-président frontiste, sur France Info. Ce sont des situations qui existent et qui peuvent entraîner des risques. Donc je ne l'interdirais pas, nous sommes face à un enjeu de santé publique». Une ligne défendue par certains proches de Florian Philippot, tel Kevin Pfeffer, patron du FN en Moselle : «France, année 2016... Chez LR, il n'y a plus de limites visiblement», a twitté celui-ci en réaction au retrait des affiches demandé par certains maires Les Républicains. Quant à Aymeric Merlaud, responsable du FN en Maine-et-Loire, il s'est demandé s'il serait bientôt question d'interdire «aux homosexuels de se tenir la main et s'embrasser près des écoles».