Où va le Rassemblement bleu marine ? Lancé en 2012 pour rassembler les «patriotes» de tous bords, ce faux-nez du Front national n'a, depuis, cessé de voir ses ambitions rabotées. Début novembre, le petit parti identitaire Siel annonçait son départ d'une structure, frustrée par le désintérêt des dirigeants frontistes à son égard. On apprend désormais que le délégué général du RBM, Aurélien Legrand, vient d'être remplacé par l'eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser, six mois à peine après sa nomination à ce poste.
Ce remplacement semble lié à des questions de police interne, plus qu'à la gestion du RBM par le jeune élu francilien. Legrand restera d'ailleurs l'adjoint de Schaffhauser, le tout sous l'autorité du secrétaire général Gilbert Collard. Mais cette instabilité illustre bien le peu de cas que l'on fait du RBM à la direction du FN. Voulue comme une vaste plate-forme, un «lieu d'expression, où l'on puisse […] parler librement, voire ne pas être d'accord» avec le FN, selon les mots de Gilbert Collard en 2012, la structure n'aura finalement rien été de tout cela. Elle se résume aujourd'hui aux «collectifs», des cercles de réflexion thématiques tenus, pour la plupart, par des proches de Florian Philippot.
Conseiller municipal de Strasbourg, Jean-Luc Schaffhauser est eurodéputé depuis 2014. Il est surtout connu pour son rôle d'intermédiaire entre le FN et la Russie dans l'obtention par le parti d'un prêt d'environ 9,5 millions d'euros en 2014, accordé par la First Czech Russian Bank. Cet ancien collaborateur de Dassault aviation est également bien introduit dans les milieux d'affaires.