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Libération

L'ex-UDI passé au RBM Jean-François Daraud menacé d'exclusion par le grand Orient de France

L'ancien président de l'UDI de l'Aude, Jean-François Daraud, était convoqué ce matin par le Grand Orient de France en vue de son exclusion. Il lui est reproché de s'être récemment porté candidat aux législatives sous l'étiquette RBM.
publié le 21 décembre 2016 à 16h08

L'ancien président de l'UDI de l'Aude, Jean-François Daraud, était convoqué ce matin par le Grand Orient de France (GO) en vue de son exclusion. Les «frères» de cette loge maçonnique lui reprochent de s'être depuis peu déclaré sympathisant du Rassemblement bleu marine (RBM), un faux-nez du Front national dirigé par le député du Gard Gilbert Collard. L'homme a annoncé le 22 octobre qu'il était candidat aux prochaines législatives dans la deuxième circonscription de Narbonne sous cette étiquette. Le 28 du même mois, il a reçu une lettre du Conseil de l'ordre du Grand Orient l'informant de la saisine de la Chambre suprême de justice de la loge, et de sa suspension en attendant son exclusion éventuelle. M. Daraud «a déclaré : "j'ai trouvé au [RBM] tout ce qui fonde mon engagement en politique : l'humanisme, le dialogue, l'amitié, la tolérance", faisant ainsi litière de son engagement maçonnique», peut-on lire dans cette lettre, ainsi que ceci : «Il n'est pas contestable que le [RBM] est un groupement qui développe des thèses radicalement incompatibles avec les engagements que prend tout franc-maçon lors de son initiation».

Ce mercredi, Jean-François Daraud s'est rendu au siège du Grand Orient de France, au 16 rue Cadet (Paris 9e) accompagné de son avocat maître Bernard Kuchukian, ainsi que trois «témoins» : Gilbert Collard, franc-maçon également, le député européen Edouard Ferrand (FN), et Jean-Richard Sulzer, un conseiller régional FN de Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Bernard Kuchukian n'étant pas franc-maçon, il n'a pas pu rentrer avec son client dans la Chambre suprême de justice du GO, où 7 frères, dont 3 du Grand Orient, l'attendaient. A Libération, Jean-François Daraud a expliqué qu'il avait donc «dignement» quitté la salle, après avoir signifié au collège son «incapacité à organiser sa défense». «Je préfère aller au théâtre de boulevard que d'assister à ça», dit-il. «Le Grand Orient [dont Jean-François Daraud est membre depuis 20 ans, ndlr] ne me reproche pas de faire de la politique, mais d'être sympathisant RBM. Ils pensent avoir le monopole de la fraternité», ajoute-t-il. Puis : «aujourd'hui, il faut avoir sa carte au PS pour rester au Grand Orient». La décision de la loge maçonnique doit être signifiée à Jean-François Daraud dans quinze jours. L'homme a promis qu'en cas d'exclusion, il portera l'affaire devant la justice (civile), comme cela a déjà été fait dans le passé pour des affaires à peu près similaires (le GO avait perdu).