«Double nationalité : il faut en finir !». Ce mot d'ordre du Front national va-t-il se voir édulcoré ? Actuellement en déplacement au Liban, Marine Le Pen l'a envisagé dans un entretien au quotidien francophone local L'Orient - Le Jour. Alors que son projet prévoit de_ «supprimer la double nationalité extra-européenne», la candidate du Front national dit ne pas avoir «une vision braquée là-dessus». Et précise : «D'abord la question que l'on va se poser c'est celle de la rétroactivité de cette mesure. C'est une réflexion que nous avons et qui n'est pas encore tranchée. Cela veut dire que ça ne se mettrait en œuvre que pour ceux qui acquerraient la double nationalité»_. S'il n'existe pas de statistiques officielles du nombre actuel de Français détenant au moins une autre nationalité, celui-ci pourrait se situer entre 3 et 5 millions.
Ce n'est pas tout, puisque la présidente frontiste n'exclut pas certains aménagements au principe de nationalité unique : pour «un certain nombre de pays de pays [...] la possession de cette double nationalité ne pose pas de difficultés, d'autres posent plus de difficultés», estime Marine Le Pen, qui envisage «demain des accords bilatéraux avec un certain nombre de pays. Rien ne l'interdit». Si elle ne précise pas avec quels pays ces accords pourraient être conclus, l'eurodéputée ajoute que ces éventuelles exceptions ne reposeraient pas sur des «considérations religieuses». Lancée par L'Orient - Le Jour sur le cas des Franco-libanais, Marine Le Pen avait également été critiquée par certains représentants de la communauté Franco-israélienne après avoir souligné que le principe de nationalité unique s'appliquerait également à celle-ci.