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Législatives

Ça sent le roussi pour Philippot

Florian Philippot était en tête au premier tour des législatives dans la 6e circonscription de Moselle.
Florian Philippot, le 10 avril à Paris. (Photo Benjamin Cremel. AFP)
publié le 11 juin 2017 à 21h56

Florian Philippot est arrivé en tête avec 23,8 %, ce dimanche dans la 6circonscription de Moselle, devant le candidat LREM (22 %) qui n'a pour tout CV politique qu'un mandat de conseiller municipal. Dans cette circonscription marquée par une forte abstention (63 %), le vice-président du FN fait moins bien qu'en 2012 (26,3 %) et reste très en dessous du score de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle dans la circonscription, où elle avait obtenu 34 % des voix. Un résultat en demi-teinte pour ce «candidat TGV» qui s'est peu déplacé sur le terrain pendant la campagne, et alors que Philippot avait face à lui une gauche divisée. Mathématiquement, sa victoire au second tour est plus que jamais hypothétique, ce qui tombe mal pour celui qui cherche l'occasion pour se refaire une image.

Plus que d’autres cadres frontistes, l’homme est particulièrement attendu au tournant, alors que beaucoup au FN lui reprochent, du fait de sa grande influence au sein du mouvement, la présidentielle décevante de Marine Le Pen. Contesté en interne pour son «souverainisme social», Florian Philippot l’est aussi pour son positionnement «ni de droite ni de gauche». Et l’énarque de 35 ans, symbole de la «dédiabolisation», est aussi considéré comme hautain envers le «Front profond». Des critiques que le très médiatique Philippot aimerait bien pouvoir faire taire en cas de victoire. Mais au regard de son score personnel, et plus généralement de celui du Front au niveau national, c’est tout autre chose qui se dessine : si le parti d’extrême droite ne parvient pas à constituer un groupe parlementaire, ce qui semble devoir arriver, ce sera encore de sa faute.