Le Front national a dévoilé ce mardi matin le questionnaire qu'il va envoyer à ses adhérents cette semaine dans le but de «bâtir les nouveaux statuts» du parti, qui «n'ont pas changé depuis 1972», a commenté l'un des porte-parole du FN, Jordan Bardella, lors d'un point presse. Le document de 8 pages et 80 questions doit servir au parti d'extrême droit à mieux cibler ses sympathisants et leurs attentes en vue des prochaines échéances électorales Une étape qui s'inscrit dans la «refondation» engagée par Marine Le Pen après le double échec de la présidentielle et des législatives. Au même titre qu'un séminaire, qui s'est tenu cet été, le lancement d'un tour de France de Marine Le Pen en direction des militants et des antennes locales, début septembre, et du congrès «refondateur» du parti, qui doit se tenir à Lille les 10 et 11 mars 2018. Cette «grande consultation», qui, note un autre porte-parole du Front, l'ex-UMP Sébastien Chenu, est «un exercice inédit» pour le parti d'extrême droite, sera ouverte jusqu'au 1er décembre.
Le questionnaire invite notamment l'adhérent, par ailleurs interrogé sur son profil (âge, sexe, situation familiale et professionnelle, double nationalité ou non) à se situer sur plusieurs positionnements politiques, par exemple «sur l'axe traditionnel droite-gauche», les alliances éventuelles du FN avec d'autres partis ou d'autres «personnalités politiques», des questions qui divisent le Front, aussi, notamment la sortie de l'euro, ou encore sur un éventuel changement de nom du parti lepéniste. Pour cette question, il faut faire une proposition. L'adhérent peut également faire des remarques sur l'organisation, la stratégie du mouvement, dire ce qu'il «attend» du congrès et de la refondation…
Parallèlement, le Front national a nommé «17 ou 18 ambassadeurs de la refondation», qui doivent organiser des débats dans les 97 fédérations du parti, parmi lesquels les ex-UMP Franck Allisio et Jérôme Rivière, ou encore l'énarque et ancien «monsieur programme» de Marine Le Pen, Jean Messiah. Le parti d'extrême droite attend «plusieurs milliers de retours». Marine Le Pen doit rendre public le résultat de cette consultation mi-janvier.