La présidente du Front national Marine Le Pen a estimé dimanche que son parti devait changer de nom pour être perçu comme un «parti de gouvernement», susceptible de nouer des alliances. Les militants à jour de carte seraient majoritairement favorables à ce changement, à ce stade du dépouillement du questionnaire envoyé dans le cadre de la «refondation» du parti, a affirmé la dirigeante frontiste lors d'une conférence de presse à Alençon. Si la tendance finale est au changement de nom, «un certain nombre de noms seront suggérés» au congrès du FN des 10 et 11 mars, à Lille, et les militants voteront «sur ces noms», a-t-elle expliqué.
«Aujourd'hui, si nous changeons le Front national alors il faut aussi changer l'appellation», a défendu Marine Le Pen. «Si un nom contient une charge qui puisse susciter des craintes, ou une charge émotionnelle qui soit trop forte, et il semblerait que ce soit quand même le cas du Front national, alors il ne faut pas hésiter à se donner les moyens de la victoire», a plaidé la finaliste à la présidentielle 2017. «Si nous voulons que ce mouvement soit entendu, envisagé comme parti de gouvernement, susceptible de nouer des alliances, alors il faut que ceux qui éventuellement seraient tentés par cette alliance se disent "Il y a un nouveau mouvement qui tient compte de cette capacité, de cette possibilité de nouer des alliances"», a-t-elle ajouté.
«Il faut maintenant qu'il [le FN] termine sa mue. Nous ne pouvons pas réfléchir en terme de nostalgie», a-t-elle dit. «Un parti politique est un outil qui doit servir à arriver au pouvoir. Ce n'est pas une fin en soi».
Le nom du parti, lancé en 1972, est l'un des plus anciens du champ politique actuel. «Union bleu Marine», «Mouvement national républicain»... Il y a près de deux ans, Libération faisait un tour des options du Front, preuve que la question n'est pas nouvelle. Parmi les possibilités : Les Patriotes, depuis adopté par l'ex-«numéro 2» du FN, Florian Philippot.