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Libération
Rassemblement national

Le programme de Stéphane Ravier pour Marseille : «faire revenir les "souchiens"»

Seul candidat à part le LR Bruno Gilles à s'être déjà déclaré candidat à la succession de Jean-Claude Gaudin, le sénateur Rassemblement national a esquissé mercredi dans l«'Incorrect», magazine des proches de Marion Maréchal-Le Pen, des bribes de son programme d'extrême droite pour la cité phocéenne.
Coucou, c'est le RN. (Photo Patrick Gherdoussi)
publié le 16 novembre 2018 à 8h15

Seul élu Rassemblement national (ex-Front national) au Sénat, Stéphane Ravier a redit mercredi dans les colonnes de l'Incorrect, magazine des proches de Marion Maréchal, sa volonté d'être candidat à la succession de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille, en 2020. Aux dernières municipales, l'homme, qui a rejoint le FN en 1980, avait décroché un fauteuil de maire de secteur qu'il avait cédé trois ans plus tard à sa nièce, Sandrine d'Angio, afin de respecter la loi sur le non-cumul des mandats. Entre-temps, Ravier avait échoué aux législatives. Tout en annonçant qu'il resterait «très présent» dans la cité phocéenne il avait expliqué que «pour défendre la ville, il lui [fallait] faire un petit crochet à Paris».

Le drame de la rue d'Aubagne a donné à l'élu une occasion en or pour revenir sur le devant de la scène locale. Ravier enchaîne depuis les interviews à la presse «alternative». Sur Boulevard Voltaire, média en ligne de «réinformation» du maire de Béziers (affilié RN) Robert Ménard, il cible Gaudin et son équipe comme les responsables de la tragédie. Et dans l'Incorrect, il a esquissé quelques éléments de programme. «Il faut arrêter de parler de «mixité sociale», […] et faire revenir les "souchiens" [les Français de souche, ndlr], tellement la population provençale a été remplacée. […] Ils ont été patients, mais en échange, ils ont récolté le communautarisme et un certain racisme anti-Blancs», dit-il, dans une interview réalisée le 3 octobre, mais publiée cette semaine.

Parlant de «déferlante migratoire» et de «guerre identitaire», Ravier – il est un habitué des discours sans concession sur les fondamentaux de l'extrême droite – promet, aussi, s'il était élu maire de Marseille, de demander «aux banques […] six ans de suspension du remboursement de la dette» de la deuxième ville de France. Celle-ci s'élevait en 2012 à 1,8 milliards d'euros, soit l'équivalent d'un peu plus de 2 000 euros par habitant. Mercredi, le sénateur a annoncé par voie de communiqué avoir déposé une demande pour la création d'une commission d'enquête parlementaire concernant les événements de la rue d'Aubagne.