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Libération
Elle revient (encore)

Marion Maréchal-Le Pen : «Le populisme est une impasse électorale»

L'ancienne députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen a donné une longue interview à l'hebdomadaire «Valeurs actuelles», dans laquelle la jeune femme, en retrait de la vie politique, donne sa vision de l'Europe et commente la campagne actuelle. Celle qui se dit «conservatrice», s'oppose elle-même au «progressisme» prôné par Emmanuel Macron.
publié le 11 avril 2019 à 18h25

L'ancienne députée du Vaucluse, aujourd'hui en retrait de la vie politique, Marion Maréchal-Le Pen, égratigne (subtilement) Marine Le Pen dans une interview à l'hebdomadaire Valeurs actuelles, jeudi, en jugeant que le «populisme» est une «impasse électorale». La jeune femme, 29 ans, nièce de la cheffe du Rassemblement national (ex-FN), qui n'a plus de mandat électoral depuis 2017, considère en effet que ce «positionnement» (qui relève selon elle d'un «style», plus que d'un programme), rendrait impossible toute victoire électorale. On ne peut pas «gagner en s'adressant seulement aux classes populaires», explique la directrice de l'Issep, un centre de formation pour futures élites d'extrême droite. «Si l'on doit bien sûr défendre les classes populaires, on ne peut pas faire l'économie de s'adresser à la classe moyenne et haute. Il faut rassembler autour d'une vision commune et non faire de la politique catégorielle», dit-elle à l'approche des élections européennes pour lesquelles le RN et le parti présidentiel sont au coude-à-coude. Et alors que, d'un côté, Marine Le Pen, qui a toujours peiné à se faire entendre dans les classes supérieures, oppose «nationalistes» et «mondialistes», et que, de l'autre, Emmanuel Macron oppose les «progressistes» aux «populistes».

Ce clivage «ne relève pas du même plan», dit encore Marion Maréchal. Selon elle, le populisme se définirait ainsi : «ses caractéristiques pourraient être un chef charismatique, le rejet des élites et du système de manière générale, la défense d'une démocratie idéale contre une démocratie représentative qui serait dévoyée, l'appui exclusif sur les classes populaires». Tandis que le progressisme, lui, serait «un courant de pensée politique» qui constitue «une forme de fascination enfantine pour l'avenir», auquel elle préfère opposer, «plutôt que le populisme, le conservatisme». Ce qui est pratique, puisque, justement, Marion Maréchal-Le Pen se définit elle-même comme conservatrice.

Sur le plan stratégique, Marion Maréchal prend aussi ses distances avec sa tante, jugeant qu'il est illusoire de vouloir constituer un front commun des eurosceptiques au Parlement européen, et affirmant que la seule voie pertinente est de gagner des élections nationales pour rebattre les cartes via un front des Nations à l'échelle européenne. Autrement dit, le vrai enjeu se situerait en 2022 et non le 26 mai prochain...