Le Rassemblement national (ex-Front national) a dévoilé mercredi soir les 67 derniers noms de sa liste pour les européennes, et Marine Le Pen y figure comme prévu en position symbolique d'avant-dernière. Mais les places éligibles ont quand même bien été trustées par les très proches de la dirigeante frontiste, alors que le RN est crédité de 22% d'intentions de vote dans les sondages, au coude-à-coude avec LREM.
Le député du Gard, Gilbert Collard, en sera. Lui qui «s'emmerde» à l'Assemblée nationale, hérite de la position 15, un peu après Jean-François Jalkh, historique de la formation d'extrême droite et l'un des nombreux cadres du mouvement mis en examen, pour escroqueries, abus de confiance et acceptation par un parti politique d'un financement provenant d'une personne morale. Jalkh, qui faisait partie des premiers élus frontistes au Palais-Bourbon en 1986, est sans doute le haut dirigeant du RN le moins connu du grand public. Mais il fait partie des eurodéputés sortants, à l'instar de Mylène Troszczynski et France Jamet, elles aussi reconduites. Lui a la particularité d'avoir eu parmi ses assistants parlementaires le jeune Jordan Bardella, qui, à 23 ans, mène aujourd'hui la liste.
Le beau-frère de Marine Le Pen, qui est aussi son conseiller politique, Philippe Olivier, est en position peu confortable, à la 17e place. Jean-Lin Lacapelle, ami personnel de la patronne, est 23e, dans «ces places qui ont peu de chance d'entrer au Parlement européen, mais qui, avec les mouvements ou désistements éventuels de certains durant le mandat pourront peut-être» siéger, explique ironiquement un cadre du Rassemblement national.
Chez les femmes, on note la présence d'Aurélia Beigneux et Julie Lechanteux, maires adjointes d'Hénin-Beaumont et de Fréjus, villes dirigées par les très marinistes Steeve Briois et David Rachline. A noter que la 12e de la liste, Christiane Delannay-Clara, a été remplacée par Maxette Pirbakas-Grisoni, une autre guadeloupéenne.