Un élu LFI, Andréa Kotarac, conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes et ancien membre de l'équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon, mais totalement inconnu du grand public, a annoncé mardi qu'il quittait le parti et comptait voter RN (ex-FN) aux européennes. Pour «faire barrage à Macron», a-t-il justifié. Mélenchon a dénoncé dans la foulée une «boule puante de fin de campagne», et fustigé un «traître». Le traître en question a expliqué son geste ainsi : «faire baisser le plus bas possible le score de LREM, au niveau du charisme de Nathalie Loiseau». Et il a précisé avoir rencontré Marine Le Pen qui l'aurait «rassuré sur les questions sociales». «Je n'adhère pas au RN mais le contexte politique actuel nécessite un barrage à Emmanuel Macron. S'il arrive est en tête, il va accélérer ses réformes», a-t-il dit, répétant les éléments de langage de la présidente du Rassemblement national. «Pour solde de tout compte, Kotarac est le nom d'une boule puante de fin de campagne. Un coup monté. Le soutien d'un tel traître à ses amis déshonore ceux qui compteraient en profiter», a réagi Mélenchon, appelant Kotarac à «respecter au moins les électeurs», en démissionnant de son mandat. Ce qu'il compte effectivement faire. Marine Le Pen elle vu «une cohérence» dans le soutien opportuniste et a prédit «d'autres» ralliements similaires, tandis que le RN, dans un communiqué, a salué «le courage et la lucidité» d'un élu «réellement insoumis».