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Libération
La revoilà

Marion Maréchal-Le Pen en guest-star d'une journée d'«union des droites»

L'ancienne députée du Vaucluse participera le 28 septembre à une journée de conférences en compagnie de personnalités de la droite de la droite, dont Eric Zemmour.
Marion Maréchal-Le Pen à la Palmeraie à Paris, le 31 mai 2018. (Photo Albert Facelly)
publié le 4 septembre 2019 à 18h43

Invitée puis désinvitée à l'université d'été du Medef, après une polémique sur sa venue, Marion Maréchal-Le Pen participera fin septembre à un événement organisé par des proches réunissant plusieurs figures de l'extrême droite et des personnalités issues de la droite «hors les murs». L'ancienne députée du Vaucluse, en retrait fictif de la vie politique depuis les législatives de 2017, est attendue à la «convention de la droite», qui se tiendra le 28 septembre à la Palmeraie, une salle de spectacle du 15e arrondissement de Paris. La journée de conférences se veut une sorte d'ersatz de la Conservative political action conference (CPAC), le rendez-vous annuel des conservateurs américains, où avait passé une tête la nièce de Marine Le Pen en 2018.

Le «LRN» n’est pas pour demain 

Il s'agirait aussi d'une «déclaration d'indépendance de la droite à l'égard du progressisme, du multiculturalisme et du libre-échangisme», ont expliqué à la presse les organisateurs de la chose, l'entrepreneur François de Voyer et le directeur de la rédaction du magazine conservateur l'Incorrect, Jacques de Guillebon, deux proches Marion Maréchal-Le Pen. Voyer parle aussi de «créer un écosystème favorable au rassemblement» : la «convention» représente en d'autres termes une nouvelle tentative à l'«union des droites» qu'aimerait incarner Marion Maréchal-Le Pen. Avec le risque toutefois que celle-ci se résume à une réunion entre «polémistes» exagérément médiatiques, lepénistes assumés, politiques de seconde zone, tous gravitant dans les mêmes sphères radicales.

Seront présents, en plus de l'ex-députée, le présentateur de télé Eric Zemmour, qui fut condamné pour incitation à la haine raciale, Paul-Marie Coûteaux, un ancien conseiller de Marine Le Pen, ou encore Ivan Rioufol, le très droitier chroniqueur au Figaro adepte de la théorie du «grand remplacement». A noter la présence prévue du prof de philo twitto Raphaël Enthoven. Parmi les partenaires figureront l'association d'extrême droite SOS Chrétiens d'Orient, proche du régime syrien, ou le club de réflexion identitaire Polemia de l'ancien FN prônant la «remigration» Jean-Yves Le Gallou. Côté RN, Gilbert Collard pourrait y aller, selon le Figaro. Quelques élus LR sont aussi annoncés (comme le député de l'Ain Xavier Breton), ramenés par Erik Tegnér, VRP marioniste infiltré dans le parti de la droite. Mais aucun gros bonnet. «Tant mieux, dit un invité, ça serait contre-productif, avec les taux d'abstention qu'on connaît, le "LRN" n'arrivera jamais, parce que les intérêts sont différents et les vieilles habitudes aussi.»

«Tout le monde y sera»

Il y aura encore le maire de Béziers  Robert Ménard, élu en 2014 avec le soutien du FN (devenu RN), ainsi que sa femme, la députée proche de la Manif pour tous Emmanuelle Ménard. Le couple avait organisé un événement similaire à la «convention de la droite» en 2016 dans sa ville. Surnommé «le Rendez-Vous de Béziers», celui-ci se voulait lui aussi le «socle théorique» d'une «union des droites», mais n'avait réuni que quelques centaines de personnes, dont très peu de têtes d'affiche, avait été marqué par le départ anticipé de l'une d'elle en cours de route… une certaine Marion Maréchal-Le Pen. «Le "rendez-vous" était raté, mais si quelqu'un veut retenter l'expérience, ou incarner la démarche, je ne peux qu'adhérer», dit aujourd'hui Robert Ménard. «Marion [Maréchal-Le Pen] m'a demandé si on voulait venir avec Emmanuelle, on a accepté tout de suite», ajoute-t-il, assurant que, cette fois, «tout le monde y sera : pas seulement la droite de la droite, ni la droite hors les murs qui exècre Marine Le Pen, mais aussi d'autres gens à droite qui ne veulent plus entendre parler de Les Républicains».

Selon le maire de Béziers, toute la difficulté à l'«union» tant désirée résidant à trouver le «qui» est censé aller avec. «Marion [Maréchal-Le Pen] a un charisme et une équipe qui fait qu'elle est incontournable dans le processus, mais elle est bien jeune, et d'une famille qui a toujours eu du mal à concilier toutes les droites.»