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Candidature

Municipales 2020 : le Rassemblement national soutiendra la liste «Aimer Paris» de Serge Federbusch

Le parti d'extrême droite a définitivement enterré l'idée d'investir un chef de file estampillé RN pour les prochaines municipales à Paris, où il est sûr de perdre.
Serge Federbusch, candidat de la liste «Aimer Paris», aux côté de l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus, à Béziers en 2016. (Photo Laurent Troude)
publié le 10 septembre 2019 à 18h53

Malgré un bruissement (relatif) cet été autour de la précandidature de Jean Messiha, l'une de ses figures internes – mais peu connues du grand public –, le Rassemblement national a décidé de rester sur son idée initiale de ne pas briguer la mairie de Paris aux municipales 2020. En soutenant la liste «Aimer Paris» de Serge Federbusch. Il s'agit d'un énarque, lui aussi, inconnu, lui aussi, issu de la droite «hors les murs» et proche de Charles Beigbeder. Il est aussi une connaissance de Wallerand de Saint-Just, trésorier du RN et candidat du FN en 2014 à Paris.

Miracles

Né en 1960, l'homme qui se considère «de droite mais cela dépend des sujets» a été tête de liste en 2014 dans le Xarrondissement de Paris (4,85%) sous l'étiquette divers droite. Cette fois, «il s'agit d'un accord politique, une alliance, et il y aura des candidats RN dans plusieurs arrondissements», explique-t-il.

La formation de Marine Le Pen n'a jamais fait de miracles aux municipales dans la capitale. La dernière fois, elle avait obtenu à peine 6,26% des voix, loin de ses scores nationaux, alors elle s'est dit cette fois qu'il valait mieux ne pas trop attirer la lumière en cas de nouvelle (et probable) veste, affirme une source interne. Et ainsi éviter de se montrer en position de faiblesse, ce qui n'est jamais productif pour qui se revendique d'être le «premier parti de France». «De toute façon à la fin, on se présentera comme le parti de la France périphérique», s'avance un membre de l'ex-FN.

Low-cost

D'un autre côté, en soutenant la liste de Federbusch, qui n'a l'intention de «prendre sa carte nulle part», la formation d'extrême droite peut aussi «montrer que le mot "rassemblement" n'est pas un mythe» chez elle. Pari risqué, selon un cadre : «C'est une vision très étriquée de la politique, très peu ambitieuse. Vous imaginez un FPÖ [l'extrême droite autrichienne, ndlr] qui ne présenterait pas de candidat à Vienne, ou la Ligue de Salvini absente aux municipales à Rome ?»

L'un des arguments du renoncement pourrait toutefois être lié aux finances du RN, le parti n'ayant pas les moyens de se payer une campagne d'ampleur perdue d'avance à Paris. Federbusch, lui, est prêt à la jouer low-cost : «On va faire une campagne extrêmement sobre, je ne suis pas un adepte des grands meetings, je pense plus au terrain, à distribuer des tracts, aller sur les marchés, nous faire connaître.»