Il a laissé entendre tout l'été qu'il hésitait. Et pourquoi pas et puis non pour enfin annoncer à la rentrée qu'il renonçait. «Quand on est député européen, cela implique de faire correctement son travail à Bruxelles et à Strasbourg. On ne peut pas être présent en même temps sur des municipales», avait-il raconté. Mais Thierry Mariani sera finalement bien présent au scrutin sur une liste du Rassemblement national. L'ancien LR, qui fut ministre à l'époque de l'UMP et qui a été élu avec la formation de Marine Le Pen aux européennes de mai, l'a confirmé à Libération : il sera à Avignon en position «non éligible si on ne gagne pas» derrière Anne-Sophie Rigault, conseillère régionale RN. Egalement conseillère municipale sortante, Rigault pourrait «créer la surprise», selon une source interne au RN (ex-FN), dans le cas d'une triangulaire. Dans la ville de Provence, le parti d'extrême droite est arrivé en tête aux européennes avec 25% des suffrages contre 20% pour la liste de la LREM Nathalie Loiseau. Mais, lors des précédentes municipales, il avait fait 35% au second tour loin derrière la socialiste Cécile Helle et sa liste d'union de la gauche. A l'époque, le deuxième tour s'était déjà joué dans le cadre d'une triangulaire. Pour 2020, après avoir hésité entre une demi-douzaine de prétendants à Avignon, dont un député, La République en marche a fini par investir Frédéric Tacchino, un candidat sorti plus ou moins de nulle part.
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Depuis qu'elle est en campagne, Anne-Sophie Rigault raconte qu'elle cherche elle aussi à former une «union» des droites dans la ville, pour, selon elle, «briser le plafond de verre» qui empêcherait l'extrême droite d'arriver au pouvoir depuis toujours. L'élément de langage a été répété en boucle dimanche par les candidats présentés à de la «Convention nationale municipale du RN» à Paris. En cela, le soutien de Thierry Mariani tombe à pic : l'homme a recyclé son ancien label de la «Droite populaire», créé à l'époque de l'UMP pour réunir ceux qui défendaient la ligne «dure» du parti. Et qui sert désormais aux candidats tentés de porter les couleurs du RN sans assumer d'en être. Mariani affirme que plusieurs dizaines d'étiquetés «Droite populaire» seront présents sur des listes (RN) pour 2020 ainsi qu'une quinzaine de têtes de listes. C'est le cas de Cécile Dufour, candidate dans la 7e circonscription de Lyon. Ou de Sébastien Pacull, ex-patron de la fédération LR de l'Hérault, candidat à Sète soutenu par le RN, et donc par la «Droite populaire». Dimanche, lors de la convention parisienne, ce dernier s'est justifié : «Je suis un républicain libre, je ne suis ni En marche, ni en laisse.»