Devant la déconfiture qui s'annonce pour elle aux municipales, LREM agite depuis peu l'épouvantail Le Pen pour tenter de justifier qu'elle ne va délivrer ni investiture ni soutien dans près de 300 villes de plus de 9 000 habitants : «là où la menace RN sera la plus forte», paraît-il. Des élus macronistes ont parlé de 137 villes prenables par le RN. «11 de 50 000 habitants, dont neuf dans le sud de la France», pouvait-on ainsi lire dans le JDD, dimanche, qui ne cite à l'appui de son étude que des «sources» au sein de la majorité. Lesquelles évoquent «Grasse, Cannes, Antibes, Avignon», des villes où le RN - qui lui n'affiche aucun objectif chiffré au niveau national - n'a en réalité que très peu d'ambitions, à moins de triangulaires ou de… miracle.
À Cannes, le parti lepéniste ne présente même pas de candidat. Ce qui fait dire à ce cadre RN : «A LREM, ils sont tellement mauvais qu'ils pensent que même si on n'a pas de candidat, on peut les battre.» Un autre : «À chaque fois qu'ils n'ont plus rien à dire, ils ressortent le truc de "attention l'extrême droite arrive", ils pensent qu'ils vont nous affaiblir comme ça. Ce n'est qu'une manœuvre, pour dire à la fin: "Regardez, ils devaient gagner 137 mairies, mais ils en ont eu moins, c'est un échec, et c'est grâce à nous"».
(Extrait de Chez Pol, notre newsletter politique quotidienne réservée aux abonnés)