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Marronnier

Marine Le Pen au Salon de l'agriculture, «elle est un peu d'extrême droite»

Comme tous les ans, la présidente du Rassemblement national s'est promenée au Salon de l'agriculture 2020 entourée d'une nuée de journalistes.
Marine Le Pen au Salon de l'agriculture, édition 2020. (Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 25 février 2020 à 13h25

Odeur de bouse et boîte à meuh : il est dix heures ce matin quand déboule au Salon de l'agriculture Marine Le Pen, accompagnée de son service d'ordre et la nuée de journalistes de rigueur. Perchistes et cameramen dégagent tout sur leur passage, visiteurs compris, bien étonnés qu'on les maltraite ainsi. Un monsieur en fauteuil roulant est sommé de se pousser. Un autre, bousculé par un photographe excité, tend la guibole : «Je lui ai fait un croc-en-jambe !» La présidente du RN est là pour sa promenade annuelle : elle passe fissa au stand de Idéale, égérie de l'édition, une charolaise bien charpentée qui se préoccupe peu de sa visiteuse de l'instant, ne prend pas la peine de lever ses fesses. Idéale est accompagnée de son veau et Marine Le Pen de Jordan Bardella, le vice-président-du-Rassemblement-national-député-européen. Bardella a mis un col roulé. Un couple passant par là ne le reconnaît pas tout de suite : «C'est le petit qui passe tout le temps à la télé ?»

Séance photo d'une minute dans l'enclos en bois : Leif Blanc, le «monsieur agriculture» du Rassemblement national, un grand type, attrape le photographe maison par le colbac et le dégage de la zone : il est dans l'axe de BFMTV et gâche l'image. Commentaire d'un observateur : «Il est un peu rustre notre Leif, tout en se la jouant gentleman-farmer». Deux femmes à l'accent suisse regardent la meute de loin : «bah je voulais voir qui c'était, j'ai reconnu qui grâce aux cheveux : c'est Marine Le Pen». Oui, et on en pense quoi, en Suisse ? Réponse : «Elle est un peu d'extrême droite.» Deux passants au sujet de l'ex candidate à l'Elysée : «Elle regarde rien, elle avance, c'est tout». Mais elle ne peut rien voir, à cause des journalistes. Un papa traîne sa fille plus loin : «Tous les politicos, ils viennent là pour se montrer». Des petits accourent vers la masse informe : «Il est où Sarkozy, il est où ?» De loin, le bloc est difficilement identifiable, vrai. Vers le stand des Aubrac, un jeune homme s'interroge : «Il doit y avoir une personnalité, là-bas». On lui dit. C'est Marine Le Pen. Sa réaction : «super, pff» Déçu ? «Ouais !». On le retrouve plus tard le téléphone à la main : il a quand même pris une photo ? «Oui, mais c'est pas parce que je l'aime».