L’hiver à peine achevé, l’été serait-il déjà là ? Les températures devraient prendre des allures estivales dans une large partie de la France en cette fin de semaine, annonce Météo France. Le mercure devrait grimper partout dès jeudi 4 avril «mais surtout dans le Sud, avec des 25 °C dépassés dans le Sud-Ouest», explique Tristan Amm, prévisionniste à Météo France. Vendredi, la chaleur se propagera vers le nord, repoussant la circulation perturbée vers les côtes de Manche. Il devrait faire 25 °C du Centre-Val de Loire jusqu’au Grand Est, et les températures devraient flirter avec les 30 °C dans le piémont pyrénéen et au Pays basque.
Samedi sera la journée la plus chaude avec 29 °C à Bourges, 28 °C à Tarbes, 26 °C à Limoges et 24 °C à Strasbourg. «L’indicateur thermique national, c’est-à-dire la moyenne des températures en France, pourrait dépasser 18 °C. Ce n’est pas fréquent pour un mois d’avril. La première fois qu’on l’a observé, c’était en 2005», remarque Tristan Ann. De plus, les prévisions montrent que Biarritz pourrait s’approcher d’une nuit tropicale de jeudi à vendredi. La température ne devrait pas redescendre sous les 17 °C, non loin, donc, des 20 °C requis pour une telle qualification.
Un début d’avril similaire à un mois de juin
Finalement, cette période de douceur s’apparente à un court épisode estival, «pareil à un début de mois de juin», analyse le prévisionniste. La faute à un courant qui se met en place sur le pays, dû à une dépression qui se creuse au large de l’Atlantique. «Dans l’hémisphère nord, les vents autour d’une dépression tournent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Cela fait remonter de l’air chaud en provenance d’Afrique du nord, qui passe par la péninsule ibérique avant de s’engager des Pyrénées vers les Hauts-de-France», détaille Tristan Ann.
Finalement, une perturbation devrait repousser cet air chaud dimanche sans faire drastiquement chuter le mercure. «On rejoindra les normales de saison, voire on sera encore un peu au-dessus mais c’est encore à préciser», souligne le spécialiste. Si les records seront frôlés, ils ne devraient pas tomber. «Même dans le Sud, je ne vois pas de records distinctement battus», affirme Tristan Ann. Dans la moitié nord, les 25 °C pourraient être atteints mais les records sont compris entre 27 °C et 30 °C.
Vers un coup de chaud avec effets de foehn en fin de semaine et week-end prochain, notamment des Pyrénées à l'est, au prix de vents de sud soutenus.
— Keraunos (@KeraunosObs) April 1, 2024
Un thalweg d'altitude devrait avoir du mal à pénétrer sur la France, redressant le flux au secteur sud/sud-ouest.
L'anomalie… pic.twitter.com/I5RoZTnDtp
Le printemps est une saison intermédiaire, où l’on peut constater des situations encore très froides, avec de la neige et des gelées mais aussi des chaleurs similaires à la saison estivale. «Ce n’est pas improbable d’observer ces séquences de douceur importantes. Bien que cet épisode s’annonce assez remarquable par sa précocité», note Tristan Ann. Toutefois, cet épisode de douceur n’a ni l’intensité ni la durée d’une vague de chaleur pour laquelle la température moyenne doit être supérieure ou égale pendant un jour à 25,3 °C et supérieure ou égale à 23,4 °C pendant au moins trois jours.
«Ce que l’on observe est totalement dans la logique du réchauffement climatique, c’est-à-dire des épisodes de douceur et de chaleur de plus en plus intenses et fréquentes au fil des années. L’été s’étale et déborde sur les mois précédents et suivants», précise Tristan Ann. Si les prochains jours seront exceptionnellement doux, attention à ne pas y voir une tendance pour les prochains mois. «La météorologie est basée sur la théorie du chaos. Une chose que l’on voit à instant T ne préfigure en rien ce qu’il se passera dans trois mois», cadre l’expert. Tout de même, Météo France prévoit que l’été sera plus chaud que la normale en France, et plus généralement sur l’Europe de l’Ouest et le bassin méditerranéen.