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Libération
Bonne nouvelle

70 % des nappes phréatiques sont remplies au-delà de la normale

Après le printemps le plus pluvieux depuis 2008, le niveau des réserves d’eau souterraines a continué de s’améliorer en mai dans la majeure partie du pays, selon le bulletin mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières. L’été devrait être «moins difficile que l’an dernier».

Ce printemps météorologique a connu une anomalie de +45 % de précipitations. (Michel Rauch/AFP)
Par AFP
Publié le 14/06/2024 à 15h44

C’est une conséquence positive d’un automne, d’un hiver et d’un printemps pluvieux. La situation des nappes phréatiques françaises a continué de s’améliorer en mai sous l’effet des pluies et présente un état globalement «très satisfaisant sur une grande partie du territoire», à l’exception de quelques régions, laissant «entrevoir une période estivale moins difficile que l’an dernier», annonce vendredi 14 juin le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), la vigie des réserves souterraines d’eau.

Recharge «très excédentaire»

Le 1er juin, 70 % des nappes de l’Hexagone affichaient un niveau au-dessus des normales, contre 65 % un mois auparavant. Seuls 19 % (contre 22 %) restaient à un niveau peu satisfaisant. «La situation est plus favorable que celle observée l’année dernière, en mai 2023, où 66 % des niveaux se trouvaient sous les normales mensuelles», observe le service géologique national dans son bulletin mensuel. Cette bonne nouvelle s’explique par le fait que la recharge «très excédentaire» de l’hiver 2023-2024 a perduré jusqu’en mai à la faveur du printemps météorologique (mars-avril-mai) «le plus pluvieux depuis 2008», note Météo France, avec une anomalie de +45 % de précipitations et mai a été le mois de mai le plus pluvieux depuis 2013.

Ces deux derniers mois, la pluie a donc alimenté les stocks à une époque où la végétation en croissance absorbe généralement une grande partie des précipitations. C’est pourquoi l’état des nappes les plus réactives reste bon, la plupart d’entre elles présentant des niveaux «modérément hauts à très hauts». Les dernières averses ont même permis d’améliorer la situation de certaines nappes qui se remplissent plus lentement, notamment dans le couloir du Rhône et dans l’ouest et le sud du bassin parisien.

Les points noirs du Roussillon et des Corbières

La situation des nappes des Alpes et de la Provence s’est en revanche un peu dégradée. En Corse, les niveaux restent hétérogènes, proches ou au-dessus des normales à l’ouest mais «bas à très bas» dans la partie orientale. Et, sans surprise, le gros point noir demeure le massif des Corbières et la plaine du Roussillon où les pluies d’avril et de mai «n’ont pas permis de compenser les déficits» accumulés par deux années de sécheresse, pointe le BRGM. Et de préciser que les nappes des Pyrénées-Orientales et de Corse conservent des niveaux plus bas qu’en mai 2023.

Le risque d’un été sec, avec des restrictions d’irrigation et des pénuries d’eau dans certains robinets, est-il pour autant écarté ? Dans l’ensemble de la France, «la fin de la période de recharge devrait se généraliser en juin sauf si de nouveaux cumuls pluviométriques sont enregistrés», indique le BRGM, qui estime toutefois que la situation actuelle «laisse présager des niveaux au-dessus des normales sur les prochaines semaines». Malgré des anticipations de températures plus élevées que les normales dans l’ensemble du territoire pour juillet août, le pays pourrait connaître «une période estivale moins difficile que l’an dernier» où deux tiers des départements étaient encore en alerte rouge sécheresse en octobre, prévoit l’organisme public. Le BRGM invite néanmoins à la «vigilance» sur les niveaux de prélèvements dans les nappes et rappelle que l’approvisionnement en eau pourrait susciter des tensions dans le Roussillon, l’Aude et le nord de la Corse.