Pour accéder aux Jardins de l’engrenage, dans le nord de Dijon, il faut se faufiler entre deux des blocs de béton installés sur le trottoir par les autorités pour barrer l’entrée. La friche de deux hectares, qui animait ces derniers mois ce quartier calme, n’est plus qu’un bourbier trempé par la pluie qui s’abat cet après-midi de mai. Au fond du terrain, une maison, propriété de la ville promise à la démolition et investie par deux résidents, est désormais invisible depuis la rue. Il y a trois semaines, des engins de chantier l’ont ceinte d’un haut mur de béton. Des tas de terre, çà et là, tentent de combler l’immense trou creusé en même temps par les bulldozers du promoteur, qui prévoit d’y construire un projet résidentiel nommé Garden State, devant la station de tram Nation.
Une occupation «en autogestion»
Voté par la municipalité lors de la précédente mandature, le projet comprend un peu plus de 300 logements de différentes tailles – dont une partie à loyers modérés – et viendra compléter la ligne d’immeubles qui bordent l’avenue. Au sous-sol, un parking d’autant de places. A l’extérieur, 4 000 mètres carrés de jardin, une «traversée végétalisée» et des jardins partagés sont également prévus. Insuffisant pour les militants qui ont investi les lieux et refusent toute bétonisation supplémentaire. Cela provoquerait, selon eux, une «surdensification» du quartier.
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Leur petite zone à défendre (ZAD), située en pleine ville, s’est constituée il y a presque un an. Le terrain promis au béton es