Comme dans toutes les cours de récré du monde, les cris joyeux des élèves résonnent jusque loin dans la rue. L’établissement ressemble à des centaines d’autres, avec ses bâtiments grisâtres aux fenêtres colorées, autour d’une esplanade bitumée. Mais si les enfants se courent après, braillent ou papotent, insouciants de la chaleur qui déploie ses griffes, l’école élémentaire Le Bouquet de Montélimar (Drôme) a un fonctionnement unique en France en ce mois de juin.
La ville du couloir rhodanien, réputée comme l’une des plus chaudes de France, est habituée aux températures records, comme ces 34 °C enregistrés à la mi-mai 2022 ou encore ces 30 °C en octobre 2023. Face à un mercure qui s’affole de plus en plus régulièrement, la mairie a décidé d’expérimenter dans deux établissements scolaires des horaires adaptés à la canicule. «Quand il fait chaud, les enfants ont plus de mal à se concentrer», atteste Claire Leconte, professeure émérite de psychologie de l’éducation et chercheuse en chronobiologie spécialiste des rythmes de l’enfant. De fait, plus les températures sont élevées, moins bons