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Reportage

A Port-Cros, dans la plus ancienne aire marine protégée d’Europe : «Sous l’eau, c’est l’exubérance»

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«Libé» a enfilé son masque pour plonger près de l’île varoise où, soixante ans après la création d’un espace protégé, les poissons sont plus gros et plus nombreux qu’ailleurs. Un corridor de biodiversité qui pourrait préfigurer la Méditerranée de demain.
Dans la réserve marine de Port-Cros (Var), la diversité est d'une richesse inouïe : on y peut y observer entre autres des mérous, des oblades, des dorades ou des poissons-lézards. (Jean-Michel Mille/OnlyFrance)
par Mathilde Frénois, Envoyée spéciale à Port-Cros (Var)
publié le 17 novembre 2024 à 17h30

On a plongé la tête la première. C’est la meilleure manière de se retrouver le masque face aux oblades. Ces petits poissons sont vifs, vaillants et vraiment curieux. Ils approchent en premier. A croire qu’ils raffolent des visites surprises dans les fonds marins de l’île de Port-Cros. Les oblades jouent à merveille leur rôle d’hôte des lieux : ces poissons argentés, les plus nombreux de Méditerranée, se frayent un chemin vers une incroyable biodiversité. Après eux, on croisera une quinzaine d’espèces en une seule plongée. Port-Cros est devenue un joyau de préservation et de régénération marine. L’île, à une heure de bateau au large du Var, est la plus ancienne aire marine protégée (AMP) d’Europe. La protection y est à l’œuvre depuis 1963.

On remet la tête sous l’eau. Deux mètres de fond sous nos pieds. La posidonie ondule avec l’effet des vagues. L’herbier n’est pas seulement un poumon vert et un capteur de dioxyde de carbone, il est aussi nurserie à poissons. Qui sait combien de juvéniles ont éclos dans ses longues hampes vertes ? Combi