C’est un de ces maux difficiles à avouer alors qu’ils sont courants dans la profession. Sébastien (1), agriculteur dans la Creuse, a fait un burn-out il y a deux ans. A la suite d’une rupture sentimentale, il perd les pédales. «Quand vous n’en avez plus rien à faire, vous ne faites plus attention à ce vous faites. Les bêtes le ressentent, c’est le bordel dans l’exploitation…», décrit le quadragénaire. Son médecin traitant l’oriente vers une psychologue. Grâce à elle, il sort peu à peu de cette spirale étouffante. «La ferme, c’est sept jours sur sept. Mais grâce à la psychologue, j’ai levé le pied sur l’exploitation, je fais du sport, je vais voir plus souvent des amis, j’essaie de me garder le dimanche après-midi», égrène-t-il.
Pour Sébastien, c’était important que l’aide vienne de quelqu’un «extérieur au monde agricole». Il ne s’est pas rapproché de la MSA, la mutualité sociale agricole, le régime obligatoire de protection sociale des professions agricoles. A vrai dire, il n’avait jamais entendu parler des travailleurs sociaux de la MSA. Ces salariés des 35 caisses locales sont pourtant en première ligne de l’accompagnement des paysans en difficulté. «Moi, la MSA, je n’y vais jamais. Je paie mes cotisations et c’est tout», poursuit l’agriculteur creusois.
Lourde incertitude
Le burn-out et les difficultés du métier, «ce n’est pas un sujet qu’on évoque beaucoup, on a tendance à garder ses problèmes pour soi», souffle-t-il, en évoquant la fierté du milieu. Mais d