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Libération
Reportage

A Noirmoutier, les eaux usées filent la patate

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Sur l’île vendéenne, où il n’y a pas de nappe phréatique pour irriguer, les producteurs utilisent les eaux traitées pour arroser les quelque 400 hectares d’exploitations.
Noirmoutier, le mardi 22 juillet. Les rejets de vaisselle, douches et toilettes sont traités, filtrés puis finissent dans des cuves de stockage.  (Théophile Trossat/Libération)
publié le 28 juillet 2025 à 17h26

De loin, on croirait apercevoir un marais salant, beaucoup plus grand que ceux d’à côté et protégé par une haie. Les estivants à vélo le longent sans se poser de questions. Quand on passe les grilles et qu’on avance sur la passerelle, difficile de déterminer si la légère odeur dans l’air est celle de la vase propre aux marais ou d’une station d’épuration. En plein cœur de Noirmoutier, la «lagune» de plus de 600 mètres de long s’étend à l’abri des regards. Elle ressemble à s’y méprendre à une bassine. Et pour cause, il s’agit d’un bassin de stockage d’eaux traitées par la station voisine qui serviront à irriguer les fameuses pommes de terre de l’île.

Installé depuis 1994, Laurent Teissier, qui cultive un peu plus de 12 hectares de pommes de terre et quelques légumes, «a toujours connu» ce système d’irrigation, mis en place en 1981. Novateur à l’époque, il l’est encore aujourd’hui. En France, la réutilisation des eaux usées, y compris pour l’irrigation, peine encore à décoller. Mais, à Noirmoutier, la solution est apparue «comme une évidence» selon Nicolas Paille, le directeur de la coopérative des producteurs d