Les bennes sont remplies de paille, de bois et de vieux pneus. Sur le rond-point du Camelat, tout près d’Agen (Lot-et-Garonne), les agriculteurs ont garé leurs tracteurs dès 9 heures, ce mardi. Au-dessus des bonnets jaunes de la Coordination rurale (CR), le syndicat agricole à l’origine de cette mobilisation et majoritaire dans le coin, les hélicoptères des forces de l’ordre vrombissent. «Ils ont peur de nous mais on n’est pas méchants», se marre Thomas Bolis, salarié agricole de 28 ans, tee-shirt siglé «Foutez nous la paix, laissez-nous travailler en paix» sur le dos.
A quelques kilomètres de là, la préfecture est l’objectif à atteindre pour les troupes mobilisées, soit 350 à 400 personnes selon le décompte de l’organisation et de la police. Ce mardi, elle est gardée par des dizaines de cars de la police. «Répondre à la colère et au désarroi des agriculteurs par la force, c’est aller droit dans le mur», s’offusque