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Reportage

Agriculteurs en colère : dans les Pyrénées-Orientales, «on est tous prêts à continuer»

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Les agriculteurs en colèredossier
A la frontière espagnole, la Coordination rurale a bloqué le péage du Boulou pendant vingt-quatre heures pour dénoncer la concurrence déloyale des marchandises étrangères. Forcés de lever le camp ce mercredi 20 novembre, les agriculteurs assurent vouloir poursuivre les actions.
Mobilisation des agriculteurs de la Coordination rurale des Pyrénées-Orientales, ce mercredi 20 novembre 2024, près de la frontière espagnole. (Ulrich Lebeuf/Myop pour Libération)
publié le 20 novembre 2024 à 17h40

Pour qui loupe la dernière sortie avant le péage du Boulou (Pyrénées-Orientales), sur l’A9, quelques kilomètres avant l’Espagne, il faudra patienter de longues heures entre les files ininterrompues de milliers de camions étrangers. Italie, Pologne, Roumanie, Lituanie… Les plaques confirment ce que les agriculteurs s’évertuent à dénoncer : les produits agricoles qui nourrissent la France viennent parfois de très loin, de pays qui ne respectent pas les mêmes réglementations sociales et environnementales.

Pour lever le voile sur cette concurrence déloyale, le syndicat agricole de la Coordination rurale (CR) a investi ce tronçon d’autoroute pendant vingt-quatre heures, de mardi à mercredi midi, installant tracteurs, tables et barbecue au nez et à la barbe des forces de l’ordre. Une figure du syndicat, Serge Bousquet-Cassagne, a même expliqué vouloir «provoquer un chaos et une pénurie alimentaire» dans le Sud-Ouest. «L’un des camions qu’on a bloqués transportait de l’ail du Pakistan, qu’il a chargé à Barcelone et qu’il amenait en Italie», sourit, amer, Jean-Noël Pilliez, viticulteur et produ