L’hiver sera chaud. Après un mois de novembre déjà bien rempli en blocages et autres mobilisations, les agriculteurs poursuivront leur mouvement les 9 et 10 décembre prochains, a annoncé sur RMC Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. Après la mobilisation de cette semaine consacrée à l’appel à la simplification des normes - qui a débouché notamment sur l’emmurage des locaux de l’Inrae par des militants de la FDSEA - la mobilisation de décembre sera consacrée au pouvoir d’achat des agriculteurs. «Nous aurons un troisième temps de mobilisation autour du revenu des agriculteurs et autour du prix de nos produits, notamment dans le cadre de la négociation avec les distributeurs. Nous serons en action dès la semaine prochaine», a déclaré le patron du syndicat agricole majoritaire au micro de RMC.
Interview
En concurrence avec la Coordination rurale, l’autre syndicat réputé proche de l’extrême droite qui lui reproche de se compromettre avec l’exécutif, à quelques semaines des élections des représentants dans les chambres d’agriculture, Arnaud Rousseau entend maintenir sous pression un gouvernement dont il espère par ailleurs qu’il ne sera pas censuré. «Ce serait recommencer à zéro», prédit le responsable, alors que la France travaille à la constitution d’une minorité de blocage au niveau européen pour empêcher la signature du traité de libre-échange de l’Union européenne avec le Mercosur.
La ministre de l’Agriculture Annie Genevard doit recevoir dans la journée ce vendredi l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs (JA), puis le Modef et la Coordination rurale, pour «avancer sur des mesures concrètes qui visent à simplifier le quotidien» des agriculteurs, selon le ministère. La Confédération paysanne, qui demande aussi un meilleur revenu et des simplifications administratives sans toutefois contester les normes et leur contrôle, sera reçue «dans les prochains jours».
« Ce n’est pas tenable»
Un rendez-vous important pour les agriculteurs, d’autant que la FNSEA redoute un nouvel à-coup politique, alors qu’une menace de censure par l’extrême droite pèse sur le gouvernement Barnier. «Depuis près d’un an, […] on a obtenu un certain nombre de choses. Mais la dissolution et la menace aujourd’hui qui pèse sur le gouvernement nous laissent à penser qu’un certain nombre des avancées qui ont été annoncées ne seront pas forcément au rendez-vous», craint le président de la FNSEA, s’inquiétant notamment pour les prêts de trésorerie, sur lesquels la ministre de l’agriculture a fait des annonces le 14 novembre.
«S’il y a une motion de censure et que le gouvernement Barnier tombe, ça veut dire que, pour les agriculteurs qui depuis près d’un an attendent des choses concrètes, à nouveau, on recommence à zéro. Ce n’est pas tenable», a-t-il ajouté, conseillant aux agriculteurs de se rapprocher de leur député pour faire avancer les mesures sur l’agriculture.
Mise à jour : à 15h21, avec l’ajout de déclarations de la FNSEA.