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Libération
Plongeon avicole

Alimentation : «Qui sait qu’un poulet standard vit 42 jours, quand un poulet fermier vit 100 jours ?»

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Vincent Chatellier, spécialiste d’économie agricole, revient pour «Libé» sur l’évolution du marché de la viande de volaille. Un secteur marqué par la hausse des importations de produits à bas coût.
«A l’échelle mondiale, la volaille représente 40 % de la consommation totale de viande.» (Jean-Michel Delage/Hans Lucas.AFP)
publié le 10 septembre 2024 à 16h30

La France en berne dans un secteur florissant. Dans son rapport «Les soutiens publics à la filière volaille de chair», paru le 3 septembre, la Cour des comptes fustige «une filière peu compétitive dans un marché internationalisé et concurrentiel». Libé a demandé à Vincent Chatellier, ingénieur recherche à l’Inrae, spécialiste d’économie agricole, de dresser un panorama de la filière avicole française. Le chercheur avait publié dès 2009 un rapport de prospective sur le sujet à horizon 2025. Pour lui, le constat de la Cour des comptes était déjà bien identifié à l’époque, dans une France qui importe la moitié de sa consommation de volailles.

Dans un récent rapport, la Cour des comptes pointe le décrochage de la filière volaille en France. Faites-vous le même constat ?

Oui, ce n’est pas du tout une surprise. Notre balance commerciale décroche depuis les années 2000. Cela fait vingt ans que l’on voit nos exportations baisser et nos importations augmenter. Pourtant, il s’agit d’un secteur dynamique. Si la consommation totale de viande baisse en France, la consommation de volaille, elle, augmente. On en consomme aujourd’hui près de 2 millions de tonnes par an, soit 680 000 tonnes de plus qu’en 2