C’est une expulsion manquée, qui a inscrit la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans la durée, il y a dix ans. Le 16 octobre 2012, le gouvernement lançait «l’opération César» : plus de 500 gendarmes déferlaient sur la ZAD contre le projet d’aéroport pour déloger 150 «squatteurs», comme ils sont alors présentés. C’est «le moment où, brusquement, tous les regards se tournèrent vers cette lutte contre un projet d’aéroport, qui devait atterrir sur près de 1650 ha de zones humides, hameaux et terres agricoles», se souvient le collectif zadiste Mauvaise troupe, dans un petit livre intitulé Défendre la ZAD.
Après quatre semaines d’affrontements entre forces de l’ordre et occupants, le 17 novembre, 40 000 personnes selon les opposants viennent reprendre les terres pour les occuper. Finalement, le 24 novembre, Jean-Marc Ayrault annonce la fin de l’opération César et l’ouverture d’une commission de dialogue. Si le projet ne sera définitivement abandonné que six ans plus tard, en 2018, cet automne 2012 marque un tournant dans la lutte contre l’aéroport, qui résonne particulièrement aujourd’hui. Les liens avec la mobilisation en cours contre les bassines dans les Deux-Sèvres