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Passage en force

Après la loi Duplomb, le gouvernement passe par la fenêtre pour fissurer l’indépendance de l’Anses

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Dans un décret publié mardi 8 juillet, le gouvernement prévoit de demander à l’Agence nationale de sécurité sanitaire d’examiner en priorité certaines demandes d’autorisation de pesticides. Ce que les députés avaient refusé de faire à une large majorité lors des débats.
Fin mars, le directeur général de l’Anses, Benoît Vallet, avait menacé de démissionner si les mesures de la proposition de loi le concernant étaient adoptées. (Matthieu Alexandre/AFP)
publié le 11 juillet 2025 à 18h58

Quand le Parlement ne se plie pas au gouvernement, il n’y a qu’à l’enjamber. La loi Duplomb, qui vise à «lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur», est en train de devenir un cas d’école en la matière. Après l’annulation pure et simple par une manœuvre tarabiscotée des débats qui s’annonçaient interminables à l’Assemblée nationale, la seule victoire que pouvaient revendiquer les opposants à ce texte comptant plusieurs reculs environnementaux vient d’être rayée d’un coup de crayon ministériel. Dans un décret publié mardi 8 juillet, le jour même du vote solennel par le Palais-Bourbon, signé par les ministres de l’Agriculture, de la Transition écologique et de la Santé, le gouvernement revient sur le mode de fonctionnement de l’Anses, l’agence sanitaire chargée notamment de la réglementation et l’évaluation des pesticides.

En clair, le décret publié permet au gouvernement d’établir une liste de pesticides aux usages prioritaires p