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Reportage

Barrage des agriculteurs près de Toulouse : «On ne bougera pas tant que Gabriel Attal ne viendra pas nous voir»

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Les agriculteurs en colèredossier
Depuis jeudi, les agriculteurs bloquent une partie de l’autoroute A64 à Carbonne, au sud de Toulouse, protestant notamment contre le maintien de Marc Fesneau au ministère et contre le prix du carburant.
Blocage de l'autoroute A64 à Carbonne, près de Toulouse, par des agriculteurs, le 19 janvier. (Matthieu Rondel/Hans Lucas pour Libération)
par Stéphane Thépot, Envoyé spécial à Carbonne (Haute-Garonne)
publié le 21 janvier 2024 à 18h50

«On ne veut pas juste des paroles, mais du concret», lâche Jérôme Bayle face aux micros et aux caméras, à la sortie de la préfecture samedi après-midi. La barbe en pointe de ce solide éleveur de Montesquieu-Volvestre est devenu la figure de proue des agriculteurs de Haute-Garonne en colère. Mardi 16 janvier, une manifestation a vu défiler près de 400 tracteurs sur les boulevards de Toulouse. Cet ancien rugbyman de 43 ans s’est emparé du micro ce jour-là, place du Capitole, pour annoncer sa ferme intention de bloquer l’autoroute A64 qui relie Toulouse au sud de la Haute-Garonne en direction des Pyrénées. Son intervention musclée lors du pique-nique organisé face au McDo de la place centrale de la capitale d’Occitanie collait au sentiment général d’une bonne part du millier de manifestants venus de toute la région, déçus d’une première entrevue des responsables syndicaux régionaux de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA) avec le préfet.

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«Une sortie pour rien», résume rétrospectivement Joël Tournier à propos de cette démonstration de force au cours de laquelle plusieurs tonnes de purin et de déchets divers ont été répandues dans la ville rose. Cet éleveur quadragénaire est venu du Fousseret passer une première nuit sur le barrage mis en place avec des bottes de paille sur l’échangeur de Carbonne, à mi-distance entre Toulouse et Saint-Gaudens. «On s’organise pour venir par roulements», explique l’agriculteur tout aussi barbu que Jérôme Bayle. Ce vendredi,