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Coup de froid

«C’est comme si on travaillait un an sans salaire» : dans les vignes, les exploitants font les comptes après l’épisode de gel tardif

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Les températures négatives de ces quelques nuits d’avril ont brûlé des bourgeons de raisins, notamment dans le sud de la France. A l’heure du bilan, les vignerons affectés multiplient les stratégies pour ne pas mettre la clé sous la porte.
Près de Saint-Emilion (Gironde), des ouvriers ont installé des bougies anti-gel pour maintenir les températures au-dessus de 0 °C, le 23 avril 2024. (Christophe Archambault/AFP)
publié le 27 avril 2024 à 16h19

«Sur mes 40 hectares de vigne, il doit m’en rester trois.» Les parcelles de Fabien Doudon, installées au pied de la montagne Sainte-Victoire à l’est d’Aix-en-Provence, ne produiront presque pas de vin cette année. Les petits bourgeons présents en nombre sur ses arbustes sont devenus noirs. Ils ont brûlé, empêchant leur fructification et donc, la pousse de raisins. La faute à deux épisodes de gel successifs, dévastateurs sur certains territoires français. «Dans la nuit de jeudi 18 à vendredi 19 avril, le thermomètre a chuté jusqu’à -4 °C. Et ce mardi matin, -2,5 °C. A cause de ça, j’ai perdu 80 % de mon exploitation», détaille le viticulteur, également président de la cave coopérative Lou Bassaquet. Ses adhérents n’ont pas été épargnés : «Nous n’avons pas encore eu le temps de référencer tous les AOP qui ont gelé, mais cela concernerait 40 % de la cave;»

Cet épisode de gel, moins intense et moins étendu malgré tout que celui d’avril 2021, a été particulièrement sévère dans la région occitane et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’après le cabinet du ministère de l’Agriculture contacté par Libération. En Occitanie, on recense des «épisodes importants de gel sur les vignes, avec potentiellement plus de 50 % de pertes de récolte sur c