Des mesures pour répondre à la colère des campagnes, qui s’étend désormais à travers à plusieurs pays du contient. Alors que les tracteurs bloquent des routes en France, en Belgique, en Allemagne ou encore en Italie ou en Espagne, la Commission européenne a formulé ce mercredi 31 janvier deux propositions concernant les obligations de jachères et les importations de produits agricoles de pays extra-communautaires, notamment l’Ukraine.
Bruxelles propose d’abord d’accorder pour 2024 une dérogation «partielle» aux obligations de jachères imposées par la Politique agricole commune (PAC), qui cristallisent ces dernières semaines la grogne des exploitants. Une dérogation avait déjà été accordée en 2023 pour cette règle imposant de laisser au moins 4 % des terres arables en jachères ou surfaces non-productives. Cette obligation serait suspendue pour 2024, à condition que les agriculteurs atteignent 7 % de cultures intermédiaires ou fixatrices d’azote, précise l’exécutif européen - un assouplissement réclamé par une majorité des Etats membres dont la France. Une proposition qui intervient «tardivement» dans le calendrier agricole et reste «limitée», a regretté le Copa-Cogeca, organisation des syndicats agricoles majoritaires dans l’UE.
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«Mesures de sauvegarde»
La Commission européenne a aussi proposé de reconduire à partir de juin l’exemption de droits de douane dont bénéficient les produits agricoles entrant dans l’UE, mais en l’assortissant de «mesures de sauvegarde» pour limiter les volumes des produits les plus sensibles.
Ces «mécanismes renforcés» permettront d’adopter «des mesures correctives rapides» en cas de perturbations importantes sur le marché européen, y compris si elles sont localisées. De quoi répondre notamment à la colère d’agriculteurs en Pologne et en Hongrie provoquée par l’afflux de céréales ukrainiennes. Pour certains produits - volaille, œufs et sucre – un «frein d’urgence» est prévu pour «stabiliser» les importations aux volumes moyens importés en 2022 et 2023 -niveaux au-delà desquels des droits de douane seraient réimposés, a précisé l’exécutif européen.
En marge du sommet européen jeudi à Bruxelles sur le soutien à l’Ukraine, le Président Emmanuel Macron doit s’entretenir avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au sujet des agriculteurs. Il devrait aussi évoquer avec elle l’accord commercial en négociation entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur.
Mis à jour : 16 h 36 avec la réaction des syndicats agricoles.