«Lactalis est un prédateur du travail des paysans et des produits agricoles.» La pression continue de monter à quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture. Déjà ciblé par une trentaine d’agriculteurs en Haute-Saône la veille au soir, Lactalis est de nouveau visé par les exploitants laitiers ce mercredi 21 février. En début d’après-midi, environ 200 manifestants de la Confédération Paysanne ont envahi le hall du siège social de Lactalis à Laval (Mayenne) pour exiger une revalorisation du prix de vente du lait.
Ils ont ensuite annoncé qu’ils passeraient la nuit sur place. «Devant le refus obstiné des actionnaires de Lactalis de nous proposer un rendez-vous, la Confédération paysanne reste ce soir occuper le siège social de Lactalis pour défendre un prix du lait qui permet aux éleveurs de vivre dignement de leur travail», a déclaré la porte-parole nationale du syndicat Laurence Marandola.
Les #agriculteurs de la @ConfPaysanne qui occupent le siège social de #Lactalis à #Laval s’apprêtent à passer la nuit sur place en attendant d’être reçu par la direction. pic.twitter.com/rAPQqTznHP
— CLPRESS / Agence de presse (@CLPRESSFR) February 21, 2024
Des tracteurs et une dizaine de manifestants se sont réunis devant le siège de l’entreprise vers 13 h 45. Très vite, une centaine d’éleveurs se sont engouffrés dans le hall, ont déployé leurs banderoles et leurs pancartes, jusqu’à atteindre près de 200 participants selon Ouest France. Scandant «Lactalis, Lacto-terrorriste» dans les couloirs du siège social, les manifestants demandent un rendez-vous avec Emmanuel Besnier, PDG du premier groupe laitier de France. Les exploitants réclament une hausse du prix de revient pour le lait.
«On demande l’application de cette interdiction de transaction en deçà du prix de revient pour le lait», plaide Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération Paysanne au micro de Clément Lanot. Pour le syndicat agricole, le prix de revient pour le lait s’établit aujourd’hui à 500 euros la tonne de lait, là où les négociations avec l’entreprise laitière ont permis d’établir le nouveau prix seulement à 420 euros la tonne. Egalement interrogée par BFMTV, la porte-parole du syndicat agricole affirme vouloir rencontrer un actionnaire. «Ici, on est au cœur de la machine du dispositif de Lactalis qui broie des paysans, qui est responsable de la disparition de nombreuses fermes laitières en France et, aujourd’hui encore, propose un prix du lait en deçà du prix de revient, c’est-à-dire que les gens travaillent à perte», dénonce-t-elle.
On ignore encore si la direction de Lactalis a prévu de rencontrer les manifestants.
Des éleveurs de la @ConfPaysanne sont entrés au siège social de Lactalis, à Laval, pour dénoncer un « lacto-cide » pic.twitter.com/6P2JsJ7gxF
— France Bleu Mayenne (@bleumayenne) February 21, 2024
«Le niveau de prix annoncé par Lactalis reste clairement insuffisant au regard des besoins des éleveurs. Il s’agit par ailleurs d’un des prix les moins disant de la filière lait en France pour ce début d’année», avait réagi Yohann Serreau, président de l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis auprès de Web-agri le 6 février dernier.
Mis à jour : à 20 h 42, avec l’annonce de la poursuite de l’occupation du siège cette nuit.