Le convoi ressemble à un long serpent qui avance péniblement. Après avoir dépassé un panneau retourné annonçant la sortie de Beauvais (Oise), ils sont une cinquantaine de tracteurs à s’aventurer de part et d’autre de l’A16 ce mardi 23 janvier à la mi-journée, en file indienne et les remorques pleines de foin. Avant de poser l’ancre entre deux ponts, au milieu de la deux fois deux-voies qui leur est d’ordinaire interdite afin de bloquer la circulation. Pour l’occasion, certains ont été pimpés de banderoles. «J’aime mon métier mais j’aimerais en vivre», peut-on lire sur une des machines. Sur une autre, il est écrit : «Notre fin sera votre faim.»

Comme à de nombreux endroits en France, les agriculteurs de l’Oise ont tenu à faire part de leur ras-le-bol, au lendemain d’une réunion infructueuse à Matignon. Ils sont une grosse centaine à être venus témoigner d’une profession toujours moins attractive, qui rémunère mal et croule sous les normes en tous genres. Mais d’abord, les manifestants ont tenu à rendre hommage à une exploitante