Menu
Libération
Billet

Concessions de Gabriel Attal aux agriculteurs : un coup d’épée dans l’eau

Article réservé aux abonnés
Les agriculteurs en colèredossier
Claires ou floues, les annonces du Premier ministre pour calmer la fronde des paysans confortent le vieux modèle agricole productiviste qui mène la nature et les cultures dans le mur.
Gabriel Attal et le leader local de la contestation agricole Jérôme Bayle, près de Carbonne dans le Sud-Ouest, le 26 janvier. (Miguel Medina/AFP)
publié le 27 janvier 2024 à 13h11

Dans un élevage bovin de Haute-Garonne, vendredi 26 janvier, Gabriel Attal a martelé qu’il souhaite «protéger» les agriculteurs «contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité». Car «les premières victimes de la dégradation de l’environnement, ce sont nos agriculteurs et nos éleveurs, qui se prennent le gel, la canicule, la sécheresse, les tempêtes, les inondations». Et ils sont la «principale solution pour qu’on puisse préserver notre environnement». Si ce juste constat rejoint celui dressé jeudi 26 janvier par le Haut Conseil sur le climat (HCC), les réponses apportées par le Premier ministre vont à l’opposé des préconisations de celui-ci.

L’organisme indépendant crée par Emmanuel Macron en 2019 appelle en effet à encourager un changement de modèle et de pratiques agricoles, à accompagner les agriculteurs, notamment financièrement, pour qu’ils travaillent davantage «avec» la nature, plutôt que contre elle. Il recommande d’«autoriser le stockage d’eau en agriculture seulement pour les projets économes en eau» et met en garde contre les risques de «maladaptation» tels que «le recours à l’irrigation massive dans des territoires où les apports en eau sont projetés en diminution».

Les «retenues collinaires» et autres bassines confortées

Las, avec ses «dix mesures de simplifica