A Préaux, en Ardèche, la ferme de l’Amélie domine le vallon, à 500 mètres d’altitude. Installé sur une table de pique-nique à deux pas de sa fromagerie, Aurélien Mourier déroule les événements de ces derniers mois. La victoire historique de «la Conf», syndicat agricole classé à gauche, qui a devancé «la Fédé» de 31 voix (1), son élection comme président de la chambre d’agriculture, qui s’est jouée à un bulletin, et les premières mesures de sa mandature. «On a proposé une place au bureau à tous les syndicats, ce qui n’avait jamais été fait par le passé», assure-t-il. Une main tendue refusée par la FDSEA, mais acceptée par la Coordination rurale et la CFDT. Parmi les autres actions, le retrait des subventions à la presse agricole locale, affiliée à la FDSEA, et des enveloppes égales pour chaque syndicat agricole dans le cadre d’actions de promotion de l’agriculture. «La chambre n’est plus l’organisme d’un seul syndicat», assure l’élu de 44 ans, qui a d’ailleurs démissionné de ses fonctions de porte-parole à la Confédération paysanne de l’Ardèche.
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Sous le soleil printanier, le récit d’Aurélien Mourier continue. Derrière lui, les forêts dessinent un dégradé de verts, jalonné de maisons en pierres. Ce paysage idyllique, l’éleveur le connaît par cœur. La maison qu’il occupe aujourd’hui est celle de son grand-père, qu’il a pu racheter avec son épouse, Karine, en 2005, avant que les prix ne flambent. Au fil des années, le couple développe la ferme, les 150 chèvres et la