Alexandre Hobeika a soutenu sa thèse de sociologie politique sur le travail de représentation à la FNSEA, de 1980 à 2015. Désormais chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), il garde un œil avisé sur le secteur agricole français. Alexandre Hobeika nous invite à «regarder en profondeur», au-delà de «revendications pas toujours très lisibles», et surtout de «ne pas s’arrêter à une vision politique de la crise». Libération l’a interrogé pour mieux comprendre les évolutions récentes des différents syndicats agricoles.
En quoi le mouvement actuel des agriculteurs est-il atypique par rapport aux mobilisations habituelles du secteur ?
Depuis l’hiver dernier, on assiste à des mouvements qui ne sont pas du tout classiques. Le premier élément nouveau, c’est que, même si la FNSEA revendique un rôle central, elle ne contrôle pas complètement la mobilisation. Elle a du mal à faire rentrer les tracteurs. Cela s’est déjà vu à l’échelle locale, c