Elle avance sur la zone humide, bottes aux pieds et emmitouflée dans des vêtements de pluie. «On va jusqu’aux petites taches blanches et noires», explique en souriant Marie Seiller, filets sous le bras, pour désigner le troupeau de brebis quelques centaines de mètres plus loin. La jeune femme de 28 ans est en stage depuis bientôt neuf mois à Nivillac (Morbihan), dans la ferme de Beatrijs et Hugo De Wilt. Arrivée sur le paddock, elle sait exactement ce qu’il faut faire et commence à tendre les filets afin de créer un nouvel enclos adjacent à celui où paissent les dizaines d’ovins. Beatrijs passe derrière et remet droit certains piquets un peu brinquebalants, les enfonce plus profondément dans la terre qui commence à se gorger d’eau en cette fin octobre. «Il faut bien écraser l’herbe», explique la paysanne à sa stagiaire. En quelques minutes, les deux agricultrices montent un parc tout neuf. Sur cette propriété, les bêtes sont en pâturage tournant : chaque jour, elles ont un nouveau coin d’herbe verte à déguster. Le nouveau paddock à peine prêt, les brebis basco-béarnaises, des races rustiques, se précipitent sur l’herbe plus haute qu’elles, sautent, gambadent et se mettent de nouveau à ruminer. Une fois la clôture électrifiée, il est temps de se diriger vers une autre parcelle. Cette fois, ce sont les vaches «nourrices», qui s’occupent chacune de trois veaux nés dans l’année, qui vont avoir droit à une herbe neuve. Après l’unique traite de la journée (toute l’an
Reportage
Dans le Morbihan, des stagiaires agricoles en reconversion pour «expérimenter ce que signifie être paysan au quotidien»
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Depuis bientôt neuf mois, Beatrijs et Hugo De Wilt accompagnent leur stagiaire Marie Seiller dans sa formation agricole. A Nivillac (Morbihan), le 25 octobre. (Quentin Vernault/Libération)
par Pauline Moullot
publié le 20 décembre 2023 à 20h42
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