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Addition salée

Déchets amiantés, eau polluée par du lisier… Pour les collectivités locales, la lourde facture après les dégradations du mouvement agricole

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Les agriculteurs en colèredossier
Les mobilisations agricoles de l’hiver dernier ont nécessité de longs mois de nettoyage et de dépollution de certains sites, que les institutions locales ont dû prendre en charge seules, alors même que les forces de l’ordre avaient montré une certaine mansuétude face au monde paysan.
A Agen (Lot-et-Garonne), lors d'une manifestation d'agriculteurs, mardi 19 novembre 2024. (Ulrich Lebeuf/Myop pour Libération)
par Elodie Auffray et Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 20 novembre 2024 à 11h20

Après le départ des tracteurs, il a continué à fumer pendant des semaines. Epicentre des mobilisations agricoles de début 2024, dans les Côtes-d’Armor, le rond-point stratégique de Kernilien, près de Guingamp, a été noyé au fil des jours et des nuits d’occupation sous un énorme tas de détritus brûlés. Sa remise en état a coûté lourd au département, propriétaire de l’infrastructure : 550 000 euros. Une addition principalement due à la nature des déchets déversés : sur les 545 tonnes comptabilisées, 370 tonnes contenaient de l’amiante, comme ces plaques de fibrociment qui recouvrent les vieux hangars agricoles. Il a fallu mettre en place, explique le département, des «protocoles particuliers» pour évacuer, via une entreprise privée, ces déchets dangereux, mais aussi les acheminer jusqu’en Mayenne sur un site spécialisé. Des dégradations plus mineures ont été enregistrées à d’autres points du territoire. Au total, les dégâts du mouvement agricole se chiffrent à plus de 640 000 euros pour la collectivité.

Les Côtes-d’Armor sont le plus touché des quatre départements bretons. Du côté des routes nationales aussi, «entre l’évacuation et le traitement des déchets, ainsi que la réfection des chaussées par la Direction interdépartementale des routes Ouest [Diro], il y