En apparence, tout est paisible. Dans la distillerie de la famille Rault, comme partout dans la région de Cognac (Charente), les alambics couleur cuivre sont à l’arrêt. Comme tous les ans, les bouilleurs de cru avaient jusqu’au 31 mars pour distiller leur récolte. Il émane encore une douce odeur sucrée, qui se mélange avec celle, boisée, des chais de la pièce voisine. Là, les murs ont l’air couverts de suie. La faute à un champignon qui se développe à la faveur des vapeurs d’alcool, la fameuse part des anges. Les vignes, elles, s’éveillent à peine en ce début de printemps.
En coulisses, on s’active. «On a rarement vu autant de ministres que ces trois dernières semaines», s’amuse un chef d’entreprise. Dernière en date : la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, en déplacement en Charente jeudi 10 et vendredi 11 avril. Car la filière du cognac, qui exporte 97 % de sa production, retient son souffle. Après avoir menacé de taxer tous les alcools européens à 200 %, puis à 20 %, les Etats-Unis de Donald Trump ont finalement annoncé, mercredi 9 avril,