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Vétérinaire

Elevage : contre la langue bleue, les ruminants confinés

Face à un foyer déclaré en Belgique de fièvre catarrhale ovine, la France restreint la circulation du bétail dans un large périmètre au nord du pays.
Un troupeau de brebis à Saint-Vallier-de-Thiey, le 26 avril 2024. (Laurent Carré/Libération)
publié le 31 juillet 2024 à 16h25

Bientôt un QR code pour les bêtes ? Face à la menace de la fièvre catarrhale ovine (FCO), potentiellement mortelle chez les ruminants, la France prend de nouvelles mesures de restrictions de déplacement de ces animaux dans une large zone autour de la frontière belge. Pour quitter cette zone dite «régulée», du Pas-de-Calais à la Moselle, les bovins, chèvres et moutons «doivent avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation dans les deux semaines précédant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif», indique le ministère dans un communiqué publié ce mercredi 31 juillet.

Le ministère précise qu’il s’agit «de freiner la progression de cette maladie virale transmise par des insectes piqueurs» dont des cas ont été déclarés lundi par la Belgique dans une commune proche de la frontière avec la France. «Ce 29 juillet 2024, les autorités belges ont déclaré un foyer de fièvre catarrhale ovine du sérotype 3 (FCO-BTV3), dans la commune de Chimay, frontalière avec la France», est-il rapporté. Les insectes transmettant cette maladie, les culicoïdes, peuvent être portés par le vent sur plusieurs dizaines de kilomètres, c’est pourquoi la réglementation prévoit une zone «régulée» dans un périmètre de 150 kilomètres autour des foyers déclarés.

Le sérotype 3 de la FCO a fait irruption en Europe fin 2023 dans le nord de l’Union européenne, aux Pays-Bas, avant de s’étendre en Allemagne et en Belgique. La FCO, qui n’est pas transmissible aux humains, est déjà présente en France, avec les sérotypes 4 et 8. Elle provoque chez les animaux touchés «fièvre, troubles respiratoires, salivations, œdème de la face, cyanose de la langue…» selon le site du ministère. La maladie, aussi connue comme «maladie de la langue bleue», passe d’un ruminant à l’autre par l’intermédiaire d’insectes piqueurs, des moucherons Culicoïdes. Les groupements de défense sanitaire, des associations d’éleveurs, ont rapporté des cas récents de FCO dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Ariège, du sérotype 8. Ils mentionnent des «cas cliniques graves et une mortalité élevée».