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Mouvement des agriculteurs : le convoi de tracteurs parti d’Agen pour Rungis annonce rebrousser chemin ce jeudi soir

Les agriculteurs en colèredossier
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Tandis qu’une centaine d’actions d’agriculteurs ont été recensées en France ce jeudi 1er février, les principaux syndicats agricoles ont appelé les exploitants «à rentrer dans les fermes» après les annonces du Premier ministre.
Une partie du convoi de la Coordination rurale 47 en direction de Rungis a été bloquée par la police près d'Orléans, le 31 janvier 2024. (Alain Jocard /AFP)
publié le 1er février 2024 à 7h39
(mis à jour le 1er février 2024 à 20h02)

En résumé :

  • Une centaine d’actions – barrages filtrants, blocages ou manifestations – ont eu lieu ce jeudi à travers la France. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé lors d’une conférence de presse «à suspendre les blocages», «au vu de tout ce qui avait été annoncé» par Gabriel Attal.
  • Le Premier ministre a en effet annoncé ce jeudi à la mi-journée une nouvelle salve de mesures pour «défendre notre souveraineté alimentaire» et «l’avenir de notre agriculture», dont une enveloppe de 150 millions d’euros pour les éleveurs, la mise «en pause» du plan Ecophyto et des contrôles accrus sur la grande distribution.
  • L’Europe a quant à elle lâché du lest au sujet des jachères et des importations d’Ukraine. Mais en marge du sommet européen extraordinaire à Bruxelles sur l’aide à l’Ukraine ce jeudi, plus d’un millier de tracteurs occupent les rues de la capitale belge.
il y a 467 jours

Après trois jours de route, le convoi d’agriculteurs parti d’Agen rebrousse chemin. Partis du Lot-et-Garonne ce lundi avec la ferme intention d’atteindre et de bloquer le marché international de Rungis, les agriculteurs ont décidé ce jeudi de retourner dans le Sud-Ouest. Le convoi, mené par la Coordination rurale 47, et dont une partie a été bloquée par les gendarmes sur les ponts de la Loire va repartir, a annoncé José Perez, le co-président du syndicat agricole. «On va revenir sur Pierrefitte [Loir-et-Cher] ce soir et après on va redescendre sur le Lot-et-Garonne. On ne va pas se battre tous les jours contre la gendarmerie ou contre qui que ce soit», a développé José Perez, en précisant que le convoi était désormais composé de «150 tracteurs et 300 personnes». La veille, plusieurs membres du syndicat, dont les figures Karine Duc et Serge Bousquet-Cassagne, avaient été placé en garde à vue à la suite d’une intrusion dans le marché.

il y a 467 jours

Déception des agriculteurs à Bruxelles. En fin d’après-midi, la grande majorité manifestants et leurs tracteurs ont quitté le quartier européen, laissant derrière eux des tas de foin, de pneus et de fumier en feu. Certains protestataires belges, estimant ne pas avoir été entendus, sont décidés à bloquer la circulation ce soir à divers endroits autour Bruxelles. «On est franchement déçus, il n’y a eu pas d’avancée concrète, donc on va continuer la mobilisation dans les prochains jours», indique Florian Poncelet, président de la Fédération belge des jeunes agriculteurs, au terme d’une rencontre avec Charles Michel, le président du conseil européen. Par notre correspondante à Bruxelles, Laure Broulard.

il y a 467 jours

La France réclame la création d’une «force européenne de contrôle sanitaire et agricole». Depuis Bruxelles, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse ce jeudi à l’issue du Conseil européen, où il a quémandé à l’Union européenne de nouvelles mesures pour calmer la colère des agriculteurs français. Le chef d’Etat français a demandé la création d’une nouvelle «force européenne de contrôle sanitaire et agricole» pour «éviter» la «concurrence déloyale» entre pays membres de l’Union européenne. Il a souligné l’importance à ce que «les règles sanitaires qu’on impose à nos agriculteurs soient les mêmes que celles des pays à qui on ouvre nos portes», une situation dénoncée par de nombreux agriculteurs. En ce sens, Emmanuel Macron a annoncé que l’Union européenne allait instaurer un contrôle des importations de céréales ukrainiennes.

il y a 467 jours

400 millions d’euros pour les agriculteurs. Le total des mesures, après celles annoncées ce jeudi par le Premier ministre afin de tenter d’apaiser la colère des agriculteurs, représente une enveloppe de 400 millions d’euros, selon les calculs du ministère de l’Economie et des Finances. A ce montant va s’ajouter le remboursement partiel de la taxe sur le gazole non routier, une des mesures annoncées en pleine fronde du monde agricole, qui représente une avance sur la trésorerie de 200 millions d’euros, a précisé Bercy.

il y a 467 jours

La Confédération paysanne ne compte pas encore plier bagage. Contrairement à la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination rurale, le syndicat des paysans n’est pas du tout satisfait des propositions annoncées par le gouvernement à la mi-journée. Sur le réseau social X, la Confédération paysanne a annoncé poursuivre «la mobilisation sur la revendication principale du mouvement : un revenu digne». Selon la porte-parole du syndicat, Laurence Marandola, les agriculteurs restent «extrêmement mobilisés sur les points de blocages». Pour la suite à donner à la mobilisation, «on va y réfléchir dans les heures qui viennent», a-t-elle indiqué.

il y a 467 jours

«Ici, c’est moi le patron.» Sur le barrage des agriculteurs, sur l’autoroute A6, au niveau de la ville de Chilly-Mazarin (Essonne), Damien Greffin, le responsable régional de la FNSEA, annonce, ce jeudi, la poursuite de la mobilisation en Ile-de-France. «Pour le moment on ne bouge pas, les mesures d’urgence on ne les a pas», affirme le céréalier, en réaction aux mesures gouvernementales annoncées ce midi. Une décision en contradiction avec les annonces faites par son syndicat et les Jeunes Agriculteurs, à l’échelle nationale, mais largement applaudies sur l’A6. Les agriculteurs mobilisés attendent désormais des précisions par écrit du gouvernement avant de lever leur barrage. «Je vais appeler tout de suite le ministre de l’Agriculture», fait savoir Damien Greffin à la centaine d’agriculteurs rassemblés. Par Ismaël Halissat.

il y a 467 jours

Le mouvement des agriculteurs a causé 400 000 euros de dégâts à Agen. La facture est salée pour la préfecture du Lot-et-Garonne, l’une des principales cibles des actions menées par la Coordination rurale la semaine dernière. Selon le maire de la ville, Jean Dionis du Séjour, «les dégâts sont estimés à 400 000 euros». «L’agglomération en prendra une partie, la ville aussi», a ajouté l’édile, qui a précisé vouloir «demander à l’Etat une participation qui serait légitime», étant donné que «ce sont ses bâtiments qui étaient visés». La préfecture, a été recouverte à plusieurs reprises de lisier, tandis que de nombreux feux de paille et de palettes ont endommagé les chaussées. Des hypermarchés ou encore des voies ferrées ont été dégradés.

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A Bruxelles aussi, on tente de calmer la colère des agriculteurs. La crise agricole s’est invitée ce jeudi dans la capitale belge, en marge d’un sommet des Vingt-Sept. Tandis qu’Emmanuel Macron devait s’entretenir avec Ursula Von der Leyen au sujet de la grogne des agriculteurs français, la présidente de la Commission européenne a annoncé une proposition pour y répondre. «Nous allons travailler avec la présidence belge [du Conseil de l’UE] sur une proposition que nous allons présenter […] pour réduire le fardeau administratif» de la Politique agricole commune (PAC), a déclaré la responsable allemande à l’issue du sommet européen.

il y a 467 jours

La Coordination rurale fait le bilan. Sur le trottoir situé en face du palais Bourbon, quelques élus sont venus au contact d’une représentante syndicale agricole. Éric Coquerel et Nicolas Dupont Aignan côte à côte, écoutent le récit de Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, qui passe en revue le mouvement. Un sentiment de défaite ? « Non pas de défaite. Mais le sentiment de les avoir bousculé », résume la patronne du syndicat. «On veut une agriculture viable, vivable et transmissible» liste-t-elle. Et voit dans les propositions d’Attal un manque de «perspectives». Mais pas de quoi continuer le mouvement pour l’heure. «Ce soir je vais dire aux agriculteurs de rentrer chez eux. C’est ce qu’il y a de plus sage. Avec la fatigue, les tracteurs déplacés, je crains un accident», souligne Véronique Le Floc’h. La prochaine échéance pour les agriculteurs en colère ? «Ce sera certainement le salon de l’agriculture, on aura du concret», estime-t-elle. Par Charles Delouche-Bertolasi.

il y a 467 jours

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à suspendre les blocages. Satisfaits des nombreuses annonces du Premier ministre, les deux syndicats majoritaires du monde agricole ont appelé ce jeudi à suspendre les mobilisations des agriculteurs en France. «Nous avons décidé qu’à l’heure actuelle, au vu de tout ce qui avait été annoncé […], il faut qu’on change de modes d’action et donc nous appelons nos réseaux […] à suspendre les blocages et à rentrer dans une nouvelle forme de mobilisation», a annoncé le président des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot, aux côtés du patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau. Ce dernier a souhaité que les agriculteurs «se replient en bon ordre pour rentrer dans les fermes en toute sécurité» et que «ce chemin retour se passe dans les meilleures conditions». Pour les potentiels récalcitrants, Arnaud Rousseau a assuré qu’il «s’expliquera avec eux».

il y a 467 jours

La FNSEA réagit aux annonces de Gabriel Attal. Réunis en conférence de presse, la FNSEA et les Jeunes agricoles (JA) s’expriment après les déclarations du Premier ministre plus tôt dans la journée. Le président du premier syndicat agricole, Arnaud Rousseau, a d’abord salué «l’écoute» de Gabriel Attal et des «avancées tangibles», même si certaines mesures n’étaient «pas au rendez-vous». Avant de s’en prendre à nouveau à «la surdité de l’Europe». Depuis le début du mouvement des agriculteurs, les réglementations européennes sont régulièrement dénoncées comme étant trop contraignantes et surtout trop chères.

il y a 467 jours

La Confédération paysanne réagit à la suspension du plan Ecophyto. Le syndicat paysan, qui se pose à rebours de la géante FNSEA, dénonce la mise sur pause du plan Ecophyto, annoncée plus tôt par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. «Quel détournement de ce qui est demandé sur le terrain ! Donc on va poursuivre dans la dégradation de la santé des paysan.nes, de nos sols et de notre environnement. Et on va continuer à engraisser les multinationales des fabricants de pesticides… Scandale !», répond le syndicat sur X à un post de Libération. Et de rappeler ce que, concrètement, les paysans demandent sur le terrain : «revenu, revenu, revenu, prix, prix, prix….

il y a 467 jours

Bruxelles face à la colère des agriculteurs. Plus d’un millier de véhicules bloquent ce jeudi plusieurs rues de la capitale belge aux abords d’un sommet des Vingt-Sept, sur fond de critiques virulentes du monde agricole à l’égard de la politique européenne. Notre regard en photos.

il y a 467 jours

La réaction des figures écolos. Parmi les diverses annonces du gouvernement, celle sur la suspension du plan Ecophyto avait le potentiel pour faire réagir le camp écologiste. Ça n’a pas loupé. La députée EE-LV Sandrine Rousseau a rapidement fustigé sur X la suspension d’un «plan d’aide à la réduction des pesticides». «Telle est la réponse du gouvernement au problème de revenu agricole, déplore-t-elle. C’est dramatique pour notre santé et pour la biodiversité.» Pour la tête de liste EE-LV aux élections européennes, Marie Toussaint, la mise sur pause de ce plan «est un recul inacceptable». «Le gouvernement vient de faire un cadeau empoisonné au monde agricole», a-t-elle écrit sur X. La patronne du parti, Marine Tondelier, a estimé sur le même réseau social qu’«avec ça nos agriculteurs ne gagneront pas plus (leur principale revendication). En vrai, à la fin, tout le monde sera perdant».

il y a 468 jours

«On est un peuple de paysans». Devant l’Assemblée nationale, le président de la Coordination rurale du Tarn, Xavier Palous, échange avec les représentants du RN. «Nous avons été reçus hier à Matignon par monsieur Attal, il nous a bien écouté. Je pense qu’il y aura des avancées. En attendant, retenons le mot ‘‘exception culturelle’’», assure Xavier Pelous. Pour lui, la solution est claire : il faut sortir les produits agricoles de l’OMS. «Sans paysans, il n’y a pas de ruralité et sans ruralité, pas de paysans. Si on ne met pas en place le tissu rural, ce sera le désert. On est un peuple de paysans et notre point fort c’est la gastronomie. Il faut absolument sauver cette ruralité. Un paysan fait travailler sept à huit personnes.» Xavier Pelous se dit «souverain avant tout» avant de lâcher «le RN est un parti comme un autre». «Peut-être qu’ils sont là car ils défendent ce que nous demandons. Les souverainistes peuvent être de droite comme de gauche», souffle-t-il. Par Charles Delouche-Bertolasi.

il y a 468 jours

«Si je rentre ce soir, qu’est-ce qui aura changé pour moi ?». Sur le barrage de l’autoroute A6, au niveau de la commune de Chilly-Mazarin (Essonne), une centaine d’agriculteurs sont rassemblés ce midi pour écouter les nouvelles annonces du gouvernement. Autour d’une télé, installée sous un barnum, les principaux responsables syndicaux franciliens de la FNSEA, écoutent attentivement, sans réaction de satisfaction. Tout au long de la conférence de presse, des klaxons de soutien d’automobilistes et de routiers retentissent. «Bravo», crie l’un d’eux. «On est ensemble», dit un autre. Puis, une visioconférence débute entre les leaders du mouvement pour décider de la poursuite ou non des barrages. «On fera une annonce après», fait savoir Damien Greffin, membre du bureau national de la FNSEA. «Si ce soir je rentre sur mon exploitation, qu’est-ce qui aura changé pour moi ?» s’interroge un des agriculteurs du barrage, en attendant la décision des représentants syndicaux. Par Ismaël Halissat.

il y a 468 jours

Paris, devant l’Assemblée. Rue de l’Université, petite cohue de journalistes, de caméras et de perches à son, après de longues minutes d’inertie. Quelques députés RN sont de sortie. Pour le porte-parole du RN Sébastien Chenu, «le message des agriculteurs dépasse le cadre de l’Assemblée nationale. Personne n’imagine que les choses ne vont se régler qu’au Parlement français», dit il, l’Union européenne en ligne de mire. Les annonces faites par Attal ce midi vont-elles réussir à calmer la colère ? «Non, pour Sébastien Chenu. Car ce n’est pas une réponse sur le fond. On a l’impression qu’il est retenu par quelqu’un d’autre, pour ne pas aller trop loin.» Par Charles Delouche-Bertolasi.

il y a 468 jours

Béchu défend l’Office français de la biodiversité. C’est au tour du ministre de la Transition écologique de prendre la parole. Christophe Béchu dénonce les «critiques parfois extrêmement dures et violentes» à l’encontre des agents de l’Office français de la biodiversité, ainsi que «les actes minoritaires mais qui ont visé de nombreuses implantations de l’Office français de la biodiversité.» «S’en prendre à ceux qui font respecter les règles ne me semble pas être une manière de faire progresser le débat», a-t-il déclaré, appelant à «trouver de nouvelles manières de travailler ensemble.»

il y a 468 jours

Métier en tension et prêts facilités pour l’installation. Le ministre de l’Agriculture fait savoir que le secteur agricole sera désormais reconnu comme un métier en tension. «Il y a trop d’agriculteurs qui nous expliquent ne pas pouvoir récolter car ils ne parviennent pas à récolter», faute d’employés, justifie-t-il. Marc Fesneau annonce aussi une enveloppe de 2 milliards d’euros «pour permettre des prêts pour les agriculteurs qui s’installent».

il y a 468 jours

Le plan «Ecophyto» mis «en pause». Succédant à Gabriel Attal et Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau annonce la mise «en pause» du plan Ecophyto, qui doit fixer des objectifs de baisse d’usage des pesticides et cristallise la colère des producteurs de grandes cultures. L’objectif, selon lui : «retravailler un certain nombre d’aspects», «le simplifier», avant de «mettre en place un nouvel indicateur». Le Premier ministre Gabriel Attal avait dit un peu plus tôt qu’Ecophyto serait «mis à l’arrêt le temps de mettre en place un nouvel indicateur». L’indicateur de suivi principal du plan, le Nodu - qui mesure l’usage des molécules par les exploitants -, est contesté par des organisations agricoles.