Menu
Libération
LIVE
terminé
L'essentiel

Colère des agriculteurs : deux syndicats appellent au «blocus de Paris», Attal en Haute-Garonne vendredi

Les agriculteurs en colèredossier
Pendant que le gouvernement sous pression planche sur la réponse à apporter, la contestation des agriculteurs a encore pris de l’ampleur ce jeudi 25 janvier, sur les autoroutes, les rocades et les ronds-points.
Un agriculteur prend une photo alors qu'il participe avec d'autres agriculteurs au blocage de l'autoroute A1 à Seclin, près de Lille, dans le nord de la France, le 25 janvier 2024. (Sameer Al-Doumy/AFP)
publié le 25 janvier 2024 à 7h35
(mis à jour le 25 janvier 2024 à 21h12)

En résumé :

- Du fumier déversé à Grenoble, des moutons sur un rond-point dans le Var et des supermarchés visés à Agen. Le mouvement s’est encore étendu avec de nouveaux barrages et actions à travers la France ce jeudi 25 janvier. Le premier syndical, la FNSEA, avait présenté mercredi soir sa liste de revendications.

- La mobilisation devrait continuer vendredi. La FDSEA Ile-de-France et les JA Ile-de-France appellent à «un blocus de Paris», incitant leurs adhérents à bloquer les accès à la capitale de 14 heures à minuit.

- Le Premier ministre Gabriel Attal doit présenter des «mesures concrètes» pour répondre à la grogne des agriculteurs ce vendredi lors d’un déplacement aux côtés du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Ce jeudi, les ministres concernés par la crise se sont réunit à Matignon.

il y a 474 jours

Gabriel Attal se rendra vendredi après-midi en Haute-Garonne. Le Premier ministre, Gabriel Attal, se rendra vendredi après-midi en Haute-Garonne pour parler aux agriculteurs, a indiqué jeudi soir le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. Matignon n’a pas confirmé le lieu du déplacement à ce stade. Le Premier ministre doit faire ce jour-là des annonces pour répondre à la détresse des agriculteurs, alors qu’ils se mobilisent à travers toute la France.

il y a 474 jours

Maintien de l’ordre : «Il n’y a pas deux poids deux mesures», assure Darmanin. «On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.» Mais qu’arrive-t-il à Gérald Darmanin ? Interrogé sur une éventuelle répression du mouvement des agriculteurs en cas de blocage de la capitale, le ministre de l’Intérieur souligne : «Ils souffrent et ils ont le droit de revendiquer.» Assurant qu’il n’y a pas de «deux poids deux mesures» dans sa gestion de la mobilisation en comparaison à celles des mouvements écolos, il précise : «Si on s’en prend à des bâtiments publics, évidemment que nous interviendrons.» Comme la préfecture d’Agen ?

il y a 474 jours

A Agen, la gare bloquée. Des agriculteurs ont bloqué jeudi après-midi la gare d’Agen, où la circulation des trains était interrompue, après avoir multiplié les actions contre la grande distribution dans la matinée, ont constaté des journalistes de l’AFP. Arrivés avec des tracteurs, les manifestants ont déversé vers 16 heures des pneus, du plastique, des cagettes et du fumier devant la gare, pendant qu’une autre équipe bloquait les voies avec un cocktail similaire dans la commune voisine de Colayrac-Saint-Cirq, a constaté un correspondant de l’AFP.

il y a 474 jours

Hérault : un rassemblement et une manifestation prévus vendredi. Vendredi dès 6h30, la préfecture de l’Hérault annonce un blocage au péage de Saint-Jean-de-Védas. Blocage qui devrait être suivi d’un déplacement vers la préfecture de Montpellier à partir de midi. Une délégation d’agriculteurs devrait être reçue par le préfet. La préfecture appelle en outre «les usagers de la route à la plus grande prudence et à respecter les consignes de sécurité données sur place».

il y a 474 jours

Autoroutes fermées : Vinci fait le point. Sur son site internet, le groupe Vinci Autoroutes fait le point sur les conditions de circulation ce jeudi. L’entreprise liste notamment les autoroutes concernées par des fermetures d’axes et celles dont la circulation est entravée par des manifestations au niveau de certains échangeurs. «Dans les zones concernées par les manifestations, le réseau secondaire est particulièrement saturé et la circulation très difficile du fait du report de trafic», précise Vinci.

il y a 474 jours

Si les agriculteurs manifestent à Paris, Karine Le Marchand promet : «Je monterai sur leur tracteurs». Interviewée par Le Parisien, la présentatrice de l’émission L’Amour est dans le pré affiche son soutien aux agriculteurs et à leur mouvement : «S’il y a une grande manifestation à Paris, j’irai, bien sûr, les voir et je monterai sur leur tracteur avec plaisir !». L’animatrice récemment décorée de la croix d’officier du Mérite agricole en novembre par l’actuel ministre de l’Agriculture Marc Fesneau appelle les «non-agriculteurs» à prendre part à la mobilisation. Sans mâcher ses mots, Karine Le Marchand assure au média que l’agriculture est «entrain de mourir» et que «l’heure est grave». «Les jeunes ont vu leurs parents travailler 18 heures par jour pour gagner des clopinettes et se faire passer pour des cons en plus. Les jeunes n’ont pas envie de vivre la même chose», regrette-t-elle.

il y a 474 jours

Du fumier et des pneus déversés en pleine rue à Grenoble. Des cargaisons de fumier, paille et vieux pneus ont été déversées à un carrefour très fréquenté du centre-ville de Grenoble par des agriculteurs qui tentaient de se rendre à la préfecture de l’Isère, a constaté l’AFP. Arrivés en fin de matinée devant la Direction départementale des territoires (DDT) de l’Isère, au centre-ville, quelque 500 d’entre eux, venus en trois convois de différents territoires de l’Isère, ont bloqué avec leurs tracteurs et bétaillères une grande avenue et les voies du tram.

il y a 474 jours

Dans le Var, des moutons rejoignent le mouvement. A Draguignan, un troupeau de moutons a investi le rond-point de la sous-préfecture, annonce Var-Matin sur X. L’action avait été annoncé par la Confédération paysanne du département, précise le média.

il y a 474 jours

L’A1 dans le viseur des agriculteurs vendredi matin. Auprès du Parisien, la FDSEA, syndicat agricole d’Île-de-France, annonce la mise en place d’un blocage tôt vendredi sur l’autoroute A1 à hauteur du péage de Chamant, la plus fréquentée d’Europe. «Ça vient d’être déclaré, confirme au Parisien Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA. C’est un mouvement qui s’inscrit dans l’action menée par les agriculteurs dans les Hauts-de-France.» D’après les gendarmes de l’Oise, l’action concernerait une trentaine de tracteurs et prendrait place entre 4 heures et 6 heures du matin.

il y a 474 jours

«Ce qui se passe avec les agriculteurs est un signal à l’UE», selon Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a estimé jeudi que «ce qui se passe aujourd’hui avec les agriculteurs [était] un signal d’alerte envoyé à la société française et à l’Union européenne», en faveur de «plus de liberté et moins de contrôles». Evoquant la loi de simplification pour les entreprises, actuellement en préparation à Bercy, Bruno Le Maire a déclaré qu’il y avait «derrière ce projet de loi une raison humaine». «Et ce qui se passe aujourd’hui avec les agriculteurs devrait nous inspirer : c’est un signal d’alerte envoyé à la société française et à l’Union européenne toutes entières sur ce que nous voulons comme avenir commun [...] nos compatriotes aspirent à plus de liberté et à moins de contrôles», a-t-il dit, devant les instances de l’organisation patronale U2P.

il y a 475 jours

Les insoumis demandent un débat à l’Assemblée sur la crise des agriculteurs. Alors que le gouvernement a fait savoir qu’il présenterait ce vendredi ses mesures pour tenter de mettre fin à la crise des agriculteurs, les députés LFI demandent qu’un débat soit organisé à l’Assemblée nationale sur le sujet. Dans un courrier adressé au Premier ministre Gabriel Attal, la présidente du groupe insoumis Mathilde Panot demande ainsi la tenue «d’un débat suivi d’un vote, au titre de l’article 50-1 de la Constitution, sur les réponses à la colère légitime des agriculteurs partout dans le pays». La députée du Val-de-Marne rappelle, au passage, que son mouvement réclame plusieurs «mesures d’urgence» comme «l’encadrement des marges avec garantie de prix planchers pour vivre dignement de son métier, un moratoire sur les accords de libre-échange, la mise en place d’une clause de sauvegarde sanitaire et environnementale ou encore caisse de défaisance de la dette agricole».

il y a 475 jours

Des arbres tronçonnés pour des barrages sur l’A9. Comme dans de nombreux endroits en France, les agriculteurs ont décidé ce jeudi de bloquer l’A9 près de Nîmes en tronçonnant notamment des arbres pour bloquer le passage comme le montre une vidéo de France Bleu Gard Lozère.

il y a 475 jours

«Nous ne transigerons pas» assure la FNSEA. Les doléances transmises au gouvernement par les syndicats agricoles représentent «un paquet sur lequel nous ne transigerons pas», a déclaré jeudi le président de la FNSEA Arnaud Rousseau depuis un barrage dans l’Yonne. «Pour l’instant, rien n’est négociable», a ajouté Arnaud Gaillot, le président de Jeunes Agriculteurs qui l’accompagnait, en précisant que les deux organisations consulteront le «terrain» pour voir si la réponse du gouvernement, attendue vendredi, est «acceptable».

il y a 475 jours

Le ministre de l’Intérieur au journal de 20 heures de TF1 ce soir. Gérald Darmanin sera présent ce jeudi soir sur le plateau du journal de 20 heures de TF1. Il a prévu d’évoquer la loi immigration après la décision du Conseil constitutionnel mais aussi de revenir sur la colère des agriculteurs.

il y a 475 jours

Vers un blocus de Paris vendredi ? Dans un communiqué publié ce jeudi après-midi, la FDSEA Ile-de-France et les JA Ile-de-France appellent à «un blocus de Paris» pour la journée de vendredi. Ils appellent leurs adhérents à bloquer les accès à la capitale de 14 heures à minuit. L’autoroute A1, A6, A10, A11, A13 et A15 seront concernés par ces «points de blocage». Le blocage de Paris «doit être un des derniers recours», mais «tout est sur la table», a déclaré jeudi le président de Jeunes Agriculteurs Arnaud Gaillot depuis un barrage dans l’Yonne. «La balle est dans la camp du gouvernement», à qui il revient «de faire qu’on évite une paralysie du pays», a-t-il ajouté, au lendemain de la présentation des doléances du monde agricole.

il y a 475 jours

Pour Réseau action climat, la transition agroécologique est une voie de sortie par le haut à la crise. Parmi les nombreuses points dénoncés par les agriculteurs figurent les mesures environnementales. Pour l’association Réseau Action Climat, «alors que les mobilisations des agriculteurs traduisent une colère légitime contre un système qui ne leur permet pas de vivre dignement, certains discours accusent les mesures environnementales de taux les maux». Le Réseau Action Climat rappelle que «seule la transition agro-écologique et juste permettra la pérennité de l’agriculture» peut-on lire dans le communiqué publié ce jeudi 25 janvier sur le site de l’association. «Certains acteurs cherchent à mettre en scène une opposition frontale entre le monde agricole (prétendument uniforme) et les politiques et normes environnementales. En réalité, la colère s’explique en grande partie par la crise du revenu agricole et un besoin de reconnaissance et de protection de la part de l’Etat. Le non respect de la loi Egalim dans les négociations commerciales avec les industriels et la grande distribution, l’industrialisation de certaines filières et leur exposition aux marchés internationaux volatiles, ou encore la concurrence faussée avec des importations ne répondant pas aux mêmes normes, faute de mesures miroirs, participent à cette fragilisation», note l’association.

il y a 475 jours

Le sous-plafond d’un supermarché s’effondre sous le poids du lisier. A Boué dans l’Aisne, le sous-plafond d’un magasin Leclerc s’est effondré sous le poids du lisier, ce mélange liquide d’excréments d’animaux.

il y a 475 jours

A Rennes, l’extrême droite en mode récupération. Sur le bord de la route, Gilles Pennelle applaudit à l’excès le peloton de tracteurs, grand sourire aux lèvres. Puis le directeur général du Rassemblement national, élu au conseil régional de Bretagne, se tourne vers une de ses collaboratrices, qui le filme avec un smartphone. «Ça va, tu m’as bien avec les tracteurs derrière ?» Face caméra, il explique ensuite être venu pour apporter aux agriculteurs «le soutien du Rassemblement national » qui, comme eux, n’en «peut plus de cette Union européenne». Devant la préfecture, l’élu n’est pas seul. Les drapeaux français et bretons sont nombreux, au point d’interroger un militant de la coordination rurale sur la nécessité ou non de leur demander de les retirer. Le député Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) s’affiche pour sa part fièrement au milieu des agriculteurs et pêcheurs, quand il n’assure par un direct pour CNews. Quand d’autres distribuent des tracts du Parti national breton, notoirement connu pour ses positions anti-immigration et dont les militants ont collaboré pendant la Seconde guerre mondiale. Par notre envoyé spécial Julien Lecot.

il y a 475 jours

«Cause commune avec les agriculteurs», déclare Jean-Luc Mélenchon. Comme la totalité de la classe politique, le leader des insoumis Jean-Luc Mélenchon soutient la mobilisation des agriculteurs. «Les agriculteurs demandent à être payés suffisamment pour vivre dignement de leur travail. Comment le monde salarial pourrait-il contester une telle revendication ?», écrit-il dans une note de blog publiée ce jeudi. Mais ce n’est pas tout. Il y a d’autres raisons «très profondes de soutenir et même de prendre appui sur le mouvement paysan pour porter et faire avancer très loin des objectifs généraux de grande portée en matière d’idéal de société», poursuit Mélenchon. «Le libre-échange, la concurrence libre et non faussée, le marché en tout et pour tout sont ici mis en cause de plein fouet avec les mots simples de la vie quotidienne d’un double point de vue autant écologique que social. Les deux dimensions fusionnent en un processus unique dans cette mobilisation au-delà des mots, des postures, des modes d’action», ajoute-t-il.

il y a 475 jours

Des agriculteurs visent supermarchés, centrale d’achat et radars à Agen. Des agriculteurs ont déversé du purin, des pneus et de la paille aux entrées de la centrale d’achat de Système U près d’Agen pour empêcher l’entrée et la sortie des camions. Arrivés avec une soixantaine de tracteurs, ils sont ensuite entrés dans l’entrepôt pour vérifier la provenance des produits. La Coordination rurale, qui contrôle la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne et est à la pointe du mouvement local de grogne depuis lundi, avait également annoncé un peu plus tôt des actions contre deux hypermarchés et des radars routiers.

Sur des images télévisées, on voit aussi la façade d’un hypermarché recouverte de lisier et l’entrée bloquée par des pneus. «La part laissée à l’agriculteur est toujours la plus faible, la part prise par les intermédiaires et par les grandes surfaces est beaucoup plus importante que celle des producteurs, ce qui est scandaleux» a déclaré Aurélie Armand, vice-présidente de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, devant la centrale d’achat, située à Sainte-Colombe-en-Bruilhois en banlieue d’Agen.